19 juillet 2017

Sorj Chalandon : confession du fils

La douceur et la gentillesse, disait l'autre jour un doux psychiatre au micro de Pas banale, la vie, demeurent ce qui est primordial pour comprendre, entendre, parfois aider les êtres blessés. Parfois aussi, on le sait bien au plus intime de soi, c'est peine perdue. J'ai eu beau précédemment entendre en interview Sorj Chalandon à propos de son livre Profession du père que je viens de lire, on sort de ce récit avec des morceaux de vitre cassés dans le coeur. Comment des parents, par extension quiconque, frappés d'impossibilités, hypothéqués, on le comprend, mais quand même, comment peut-on si mal aimer les êtres les plus proches? Ses propres enfants? Sans pouvoir poser un regard adulte sur ses propres blessures? Le témoignage autobiographique de Chalandon ne donne pas de réponse à répercuter. C'est juste vraiment bouleversant. C'est une grande force de prendre ainsi la plume, de faire signe, de rejouer la bonne vieille, l'indispensable catharsis. Comme l'était en d'autres dimensions, en pleine guerre civile du Liban, Le quatrième mur (Grasset, 2013). Inoubliable. De tout cela, le plus beau chez Chalandon, il me semble justement que c'est sa douceur et sa gentillesse. L'air de dire : n'en rajoutez plus. Je suis sain et sauf. Mais voici comment ça s'est passé.
http://ici.radio-canada.ca/emissions/plus_on_est_de_fous_plus_on_lit/2014-2015/chronique.asp?idChronique=381428

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