13 mai 2017

René Lapierre : apprendre à lire, à dire adieu, y penser...


c'est nono à dire, mais lorsque je tombe sur une personne née en 1953, non non, je ne me remémore pas la fin inespérée de Joseph Staline, ni l'invention de tel vaccin, le couronnement de la Reine d'Angleterre, l'anticommunisme de Duplessis, mais je ressens bien ce halo d'attention particulière qui entoure « une saison d'hommes entre deux marées/ quelque chose comme un chant égaré » pour le dire comme Aragon. C'est de la pure idiosyncrasie. Je n'en fais pas une maladie. Peut-être que c'est une manière de fantaisie, comme les petits pois, question d'amadouer le compte à rebours, de mesurer la portion d'air, les signaux de balançoire, les forts dans la neige, les bancs d'école, les tables de multiplication, le mot cul dans le dictionnaire, même si l'on ne se connaît pas. Toujours est-il que j'ai lu ce soir deux textes autour du dernier recueil de René Lapierre, né en 1953, soit Les adieux, Les Herbes rouges, 2017. L'un fulgurant de Benoît Jutras sur sa page FB; l'autre de Jonathan Lamy-Beaupré dans Spirale. Ces deux plumes-là font ma soirée parce qu'elles incitent toutes voiles dehors à lire Lapierre - et me signalent en même temps les trous béants de mon vieux radar datant de l'époque pré-spoutniks. 




Néanmoins, de première main, de René Lapierre, j'adore ce texte de conférence repatentée sur la voix, le souffle, l'écriture, le poème, la beauté, la pudeur, l'amour, la discipline, le métier, la résistance, sur toutes les niaiseries politiques féroces et le marché qui réduisent les gens en spectateurs et les empêchent d'entrer dans les œuvres, d'en sortir comme dans une récréation vitale. Construction d'un espace pour la voix.

En passant, spoutnik signifie « compagnon de route ».

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