30 décembre 2011

Pimatisiwin

Opitciwan, c'est icitte!

 

Comme dirait notre grand-mère Lise...


« Je ne perdrai pas de temps à vous souhaiter une bonne et heureuse année 2012.  Je vous souhaiterai, au contraire, une année stimulante, dérangeante et emballante... une année où votre tête et votre coeur devront être disponibles à plein temps.  Une année faite de remises en question, de décisions à prendre et de défis humains importants.  Une année où on fera tout ce qui doit être fait.  Une belle année, quoi! »

- Lise Payette, Le Devoir, 30 décembre 2011

XXX

 

27 décembre 2011

Train de jour en attendant deux mille douze

Lumières & Joies & poésie
à tous les visiteurs, amis et complices
de Train de nuit!

Grâce à toi l'Oie (merci!) : Glenn Jones.

Garneau : Le Sacrilège


Dans Les nouvelles de l'Oie on signale la parution du plus récent recueil de Michel Garneau, Le Sacrilège. On annonce également pour 2012 un recueil de Shawn Cotton. Oui Monsieur!

Dans les hauteurs de la disparition (1)

Ouvrezi  les guillemets :

« La grande actrice rousse et l'orignal épormyable rient comme le torrent d'Anne Hébert, comme les feuilles innervées de Paul-Marie Lapointe, comme les nuages rosés de Médor Larouche, comme les confitures de coings de Jacques Ferron, comme les samarres des érables de Rolland Giguère. »
- Victor Lévy Beaulieu, La grande tribu, Ed. Trois-Pistoles, 2008, page 301.




17 décembre 2011

Au palais des égarés


Sur les planches
des petits rôles bâtards
ces silences imposés
dans le collecteur 
de la mort
il faut « téter
le doux grave »,
il faut figurer en chien!

Plante,
aies-en soin
de ces boisés
de ces champs
bosquets
ruisseaux
de ces jardins de pierres à voix
de grand harle

en sorte que
la grâce et les tamias
les pieds nus, ton cœur
les psaumes et les guitares
ne viennent pas crever
dans les rideaux de poussière
du fin fond
du ramassage
de la vieille cage
humain

***

Au bord du quai des écritures nomades
on aperçoit flotter au loin
des morceaux de glace vive
qui s'épellent dans le miroir forgé
comme nuit blanche raboteuse
sur la crête intérieure des mots
gelés durs

Espèces de joaillerie de guipure
dans la correspondance échevelée de naguère
qui pourtant nous interpellent encore
sous un ciel de braises

Nos pauvres mains provisoires
trempent dans le cri du brouillard
d'une vieille malle qui rouille

Des emblèmes altiers ajournent
comme des drapeaux
de jeunesse ajourée,
des oiseaux peureux
qui concentrent sur un fil
un maximum de chair
à jets d'encre bleue
entre les interstices
de la mémoire

En ce temps de fissures
rendu tout de travers,
deux chiens justement féroces
de sorcellerie inventée
avec des marques foncées sur le dos
se déverrouillent le museau
avec du maquillage d'acteur
reçu par la poste

Et vogue la chique 
au milieu des phrases crues
que l'on croyait perdue
avec les bottes et la gigue
des antiques maîtres-draveurs

Entre les fentes de l’écho plaintif
le vent sifflait déjà « couteaux vomis »
pour quelques voyelles de bave échappées,
pour si peu de voyageurs
de la déparlure
du cœur incendié

Parfois même le soleil 
au-dessus des rizières
n'y pourra plus rien,
mais voici le kouac
mal entendu de la corneille
soudain comme un fruit lancé vif
au travers du destin

Sache-en pour la veille et l’oubli
plus de musique
éclisses, ruine-babines,
toujours vers l’Indre au New Spell
où miroite le goût
de se blouser en neuf!

Tirer du fouillis chapeau malin
un seul petit calvaire
de bout de papier

Traverser les lignes ventriloques,
les colonnes d’embruns

Et l'on s'en fout du mal de mer
à l'envers de l'aujourd'hui!

Le charbon de la nuit noire
se consume,
décharge la révolte
qui nous darda
sans avertissement
un soir de pluie
comme une crosse
de carabine
entre les dents!

La foudre, le souffre, l’amadou
c'est écrit à la dactylo,
on dirait même au couteau de chasse

C'est dit pauvres bêtes
en pacage au bercail
sans boussole ni lumière
sans la noce de Cana
pour sortir par le hublot
des cabines de l'espace

C'est dit que nous irions
payer nos dettes
au poulailler d'Ozias Leduc
pic au loup, dévalant les coteaux
et tralala les épinettes…

Les poches remplies de bracelos,
de sable, de sucre, de crapauds,
de valets de carreau,
de trous de vie

Avec des chaudières d’étoiles coulantes,
un sac de bourgeons, une tige de rêves
abracadabrants

***

Au bord quai des écritures nomades,
il y a ce tas de syllabes indécidables
qui crépitent dans nos yeux d’aveugles,
de la suie incandescente
sur nos doigts amaigris
traçant dans la marge de l'invisible
les signes de la transe en danse
comme le disait la chorégraphe
aux cheveux d'ange

Restera en souffrance sur l'ardoise
quelques voyageries à crédit
dans les filets de nos bateaux
rompus par l'horizon

Et dans la chaux du creux de l’alphabet
nos bonshommes imaginaires,
roches lustrales,
paroles gravées,
je te le jure,
sur le flanc dénudé du Cap-à-Canifs
où nous sommes tous
entre les branches
venus
au monde.



14 décembre 2011

La coopérative des Grands Rêves

 Éric Proulx est un gars de par chez nous, natif de Kingsbury les ardoises, canton de Melbourne, voisin direct d'Ely où se trouve ma cambrousse.

Géographe de formation influencé par les travaux de Raoul Blanchard, l'appel de la terre et le goût de travailler avec ses mains aimantent le parcours du jeune Proulx qui n'a pas 25 ans lorsqu'il devient fromager-artisan à Saint-Raymond-de-Portneuf sur la ferme Tourilli.

Le talent n'attend pas le nombre des années : celui qu'on surnomme le Chevalier de Tourilli remporte rapidement une tralée de prix pour la qualité exceptionnelle de ses fromages de chèvre, dont la médaille de bronze du Mérite agricole en 2007.

À la suite de nombreux tracas, en décembre 2010 il doit toutefois « jeter la serviette » et suspend pour un temps les activités de sa fromagerie.

S'il ne prend plus pour l'instant ses chèvres par les cornes, son combat « pour manger fier » n'en poursuit pas moins ses avancées à grandes enjambées. Éric Proulx est en effet une espèce de Fred Fortin de l'agriculture pour qui le vivre ensemble, voire l'avenir même de notre nation ne peut pas se penser en dehors d'une activité paysanne renouvelée et inspirante. En calquant l'organisation d'un joueur américain majeur dans le bio, Éric a fondé La coopérative des Grands Rangs qu'il préside. Cette coopérative vise à regrouper producteurs et consommateurs, à rassembler au sens large ruraux et urbains, les « rurbains »,  autour de l'idée de produire et consommer des produits locaux de grande qualité à un prix abordable et selon les principes de solidarité, de partage du savoir-faire et de réinvestissement dans le milieu. Je vais personnellement devenir membre de la coop les Grands Rangs qui est ouverte à tous les citoyens.

On peut entendre et voir Éric Proulx raconter son histoire, ses critiques du conservatisme et ses rêves d'enracinement libre dans la vidéo tirée de l'interview qu'il accordait à la Première chaîne de Radio-can dans le cadre de l'émission du 12 décembre de Le 21e animée par Michel Lacombe.

06 décembre 2011

Le registre des larmes

Registre des larmes. Maudit chien de fusil! Ce jour-là, je m'en souviens que trop bien, j'étais super content, hyper high : j'avais organisé le dîner de Noël au bureau avec mon collègue Alain Brunet, pis on avait fait un tabac; j'avais joué de l'harmonica, Sylvain du sax. Mais une fois rentré à maison, peine extrême, noirceur totale, l'incompréhensible et cruel massacre de la Poly! Reviré bout pour bout. Des années plus tard, dans l’amphithéâtre de la même Poly, ma fille Sarah, ing., participait à la cérémonie de la prise du jonc. Ému au plus profond, j'ai pensé au deuil des parents des victimes qui n'auront jamais pu éprouver la fierté que je ressentais. Grappe de filles abattues à jamais dans nos mémoires blessées. Aujourd'hui, des centaines de femmes, dont des rescapées de la tuerie, se sont rendues manifester devant le Parlement à Ottawa pour dire à ce gouvernement de fausses couilles et de nuques rougies par la régression mentale que le projet d'abolition du registre des armes à feu est une erreur de jugement, que c'est une insulte pour la dignité la plus élémentaire. Bien humblement, je les appuie sans réserve. Comme disait le poète, honte, honte à ces élus (y incluant quelques dinosaures de l'Opposition) et aux sénateurs-marionnettes qui ont des taches de graisse sur la conscience!

05 décembre 2011

Victor Lévy Beaulieu au 21e

C'est en ce moment même sur Radio-can au 21e animé par Michel Lacombe.  On peut visionner l'entrevue en tout temps sur le web-vidéo.

Parle des animaux, des mots, de la boisson du passé, de ses patientes recherches, de son prénom Lévy (gardien de troupeau) changé en Lévis à cause de l'antisémitisme en France, de l'importance de renouer sur le continent avec nos frères et nos sœurs de la diaspora canadienne-française et franco-américaine.  Je vote pour!