30 octobre 2010

L'or d'octobre


Je signale dans Le Devoir d'aujourd'hui un rassemblement de mots de toile de fond dans la boîte à bois de ce pays, signé de mémoire et de la main de Jean Royer.

En dessour de ce grand pan de la poésie d'amour frondeur au doigt coupé qui dit non dans la ville aux trottoirs désertés, nombrils humides éparpillés en tas dans la savane de l'enfance, petits casseaux troués de rage, douleur, feux de bonhommes politiques au bord des fossés, paroles aux pattes cassées dans le silence, paraboles, cordes, carabine, jeunesse, espoir, chiard, bran de scie, pour rien, éclaboussures, charabia de panaches incendiés à l'hôpital des combattants, retour, vieilles feuilles mortes par en dedans, orgueil, cheveux exilés qui claquaient « comme des drapeaux », résistance du déserteur, « mackinaws qui claquent au vent », puis le calme apparemment, le respir, la solitude soulignée au crayon rouge dans les os, la pluie « qui bafouille aux vitres », les batailles rangées pour l'année prochaine, les injures officielles, les notes de service, un oui égaré sur la glace sourde, soûle, mais belle comme la mer, ciboire de calvaire de crapauds qui chantent, labours à finir, poèmes qui piquent, ardeurs qui picossent, bières froides, replis, repos, marche marche marche donc encore, sueurs noires, éclisses, échardes dans le cœur, perles jetées aux cochons, chiures de mouche sur le cadre de porte de la cabane au Canada, « taches de graisse sur la conscience », mains nues dans la brume de l'oubli des Amériques, la pauvreté crasse, surtout, surtout l'eau qui n'est pas courante... Il y aurait cette intuition de castor à détrousser dans la brousse des plumes d'avant la grande craque sucée depuis l'éclair, peut-être là, quelque part comme un merle dans l'altitude du regard, expression si chère à Vadeboncoeur... Quelque part, il y a toujours un frère, un lac, une fille, une fleur, la sève qui se prépare à monter et la surprenance aux lèvres à perte de vue pour embrasser ensemble même l'amort d'où renaît toute chose. Cette génération de lièvres aux grandes oreilles du pays à naître, fontaine et préfontaine, vient au monde au revers du paletot de l'Histoire rapetissée par la Grande Guerre. Mais l'archipel épargné et les rochers sauvages, les caps où les étoiles se posent, et les perdrix, flamboyantes anarchistes, immémoriales qui veillent au grain, elles tambourinent, et sacrent joyeusement par « tes Shickshocks effarés dans les nues ». Mon Dieu du global et du refus! Que nos ancêtres éclairés au fanal furent grands chevreuils nerveux allumés avec des traces de sang et de vent laissées dans la bouche de nos enfants et des prophètes sans bornes qui suivront la route, ou bien bifurqueront-ils radicalement pour passer à travers en piquant une de ces crises d'une seule traite, renouant peut-être, oh! le beau dommage,  avec les cailloux réverbères irrévérencieux de Saint-Élie-d'Orford!


La Frenière en France

Photo Jacques Desmarais, Vieux-Montréal, nov. 2009.

« Dans une nuit de contrebande, je transporte avec moi un sac à dos de rêves. »
- J.-M. L., Un feu me hante, p. 13.

Il est timide, mais il n'a pas la langue dans sa poche. D'ailleurs La langue est mon pays est le titre de son plus récent ouvrage paru fin septembre aux Éditions Trois- Pistoles.

Après un saut au Festival International de Poésie des Trois-Rivières, l'ami Jean-Marc La Frenière est parti sur la trotte en France avec son chapeau et ses bouts d'éternité. C'est d'ailleurs en France qu' il fut d'abord publié.

Nice, Jean-Marc!

De fait, il est passé à Nice...



OVVR du 22/10/10 sur Nice Azur TV
envoyé par niceazurtv. -


29 octobre 2010

Tremblement de fer en dessour du Train

Jazz - traits montréel

Tremblement de fer, projet de Pierre Labbé. Exécuté lors du concert de fermeture du Off Jazz de Montréal au Lion d'Or, samedi le 23 octobre 2010.



Le personnel au Tremblement :
Pierre Labbé, chef, composition, flûte et saxophone ténor
Josianne Laberge, violon
Mélanie Debonville, violon
Jean René, violon alto
Émilie Girard-Charest, violoncelle
Jean Derome, saxophones et flûte
Frank Lozano, saxophone ténor et clarinette basse
André Leroux, saxophones et clarinette
Aron Doyle, trompette
Jean-Nicolas Trottier, trombone
Bernard Falaise, guitare électrique
Guillaume Dostaler, piano électrique
Clinton Ryder, contrebasse
Pierre Tanguay, batterie et percussions

Alain Brunet dans cyberpresse a commenté l'œuvre à sa création en 2009 lors du 10e Off Festival.

***

Pour tirer les conclusions et les rideaux de l'évènement jazz enfin sorti de l'ombre, enfin déménagé à l'automne libre, voici le communiqué officiel du OFF.

L’OFF Jazz 11e édition, un succès à l’automne!

La 11e édition de L’OFF Jazz s’est déroulée du 15 au 23 octobre et a su attirer le public montréalais pour ses 36 concerts et événements. Après une première journée sous la pluie et les concerts de la Place Pasteur reportés au St-Ciboire, les chanceux qui ont défié la tempête n’ont pas été déçus du magnifique concert d’ouverture au Lion d’Or : Il était une fois dans L’OFF. Cette soirée musicale aux couleurs variées mettait en vedette la diversité de la création québécoise en jazz et la qualité de ses musiciens compositeurs.

Dès le lendemain, L’OFF au Quartier Latin s’est déroulé à merveille devant plus de 400 personnes et de nombreux passants de la rue Saint-Denis se sont laissés surprendre par le dynamisme et le talent de la fanfare de Sherbrooke Gruv’n’Brass. Le ton était donné pour le reste de l’édition.

C’est dans un Dièse Onze bondé de monde que se sont tenus les concerts de 5 à 7. Parmi les beaux moments à retenir, notons le concert du batteur Michel Berthiaume, celui du trompettiste Jacques Kuba- Seguin, ainsi que le lancement du disque de Sonia Johnson.

Les concerts de 20 h et 21 h 30 ont été remplis de belles surprises. Du magnifique concert du saxophoniste ontarien David Mott, de la pianiste américaine Myra Melford, en passant par l’incroyable trio du pianiste Alexandre Grogg, L’OFF Festival est fier d’avoir présenté une palette d’artistes représentatifs de ce qui se fait de meilleur dans le jazz et les musiques créatives au Québec. Sans oublier, la traditionnelle soirée de jazz poésie qui a connu un vif succès avec près de deux cents personnes.

La série nocturne à la Casa del Popolo a attiré les oiseaux de nuit, avides de musique plus expérimentale et avant-gardiste. Au total sept concerts hauts en couleur avec des moments marquants comme les concerts du très doué Rémi-Jean Leblanc, de l’original Jon Lindhorst et de la talentueuse Anna Webber. Celle-ci s’est d’ailleurs vu remettre le Prix François-Marcaurelle 2010 par le président de la Guilde des musiciens et des musiciennes du Québec pour la qualité de son travail et de sa démarche artistique.

D’autres réussites, le brunch au Upstairs en compagnie d’Aurélia O’Leary ainsi que la classe de maître de Jim Vivian à l’Université McGill avec la présence d’une cinquantaine de musiciens.

Le festival s’est terminé en beauté devant une salle comble au Lion d’Or. Deux concerts exceptionnels de Karl Jannuska sextette et de Pierre Labbé pour son projet Tremblement de fer. Une soirée forte en émotions avec des musiciens hors pair.

Le public montréalais a répondu à l’appel pour les changements de dates du festival et les musiciens ont témoigné leur soutien à cette initiative. L’OFF Festival de jazz est fier de cette 11e édition et vous donne rendez-vous en 2011.

27 octobre 2010

Chante avec moi... et Marie

Noticias
La belle Marie Bernier n'a pas sitôt accroché les soyeux costumes de son personnage de bru naïve dans Vassa, au Rideau Vert, que la voici de la distribution inouïe (50 comédiens) de Chante avec moi à l'Espace libre jusqu'au 6 novembre, d'après un texte et mise en scène d'Olivier Choinière. Let's go!




Photo Rideau Vert, Marie.

Photo jd, Karo et Olivier, PDA, aut.2007.

Chante avec moi

Texte et mise en scène : Olivier Choinière
Direction musicale : Philippe Brault
Espace Libre
du 26 octobre au 6 novembre à 20 h


26 octobre 2010

Le blogue un genre, genre?



Du blogue au livre : réflexions sur la nature générique du blogue, par Éric Vignola, Université de Montréal, avril 2010.

Résumé d'une thèse qui soulève la spécificité du blogue en regard de la littérature. L'auteur énonce son projet ainsi :
« Je me sers de mon corpus (Les chroniques d'une mère indigne de Caroline Allard, Un taxi la nuit de Pierre-Léon Lalonde et Lucie le chien de Sophie Bienvenu) pour répondre à cette question : je cherche à démontrer que le blogue constitue un nouveau genre littéraire. »

En 2009, ces trois carnetiers sont passés du blogue au livre chez Septentrion, coll. hamac-carnets.

S'ajouterait à ce corpus chez le même éditeur une publication plus récente signée Daniel Rondeau : J'écris parce que je chante mal.


Bien, il faudrait voir et balancer le propos avec les arguments ou les jugements de blogueurs-écrivains comme Stéphane Ranger qui critiquent les prétentions littéraires d'un tel passage.

Reste qu'il y a des écrivains de la première heure (Mistral, Catellier, Tony Tremblay... - cf. Marie-Hélène Poitras, L'écrivain et son blogue, la vitrine de l'âme, Voir, 26/08/2004; à la même époque EntreVues d'OldCola - Maxime Catellier, 07/2004 ) qui ont plongé bien avant d'autres dans l'écriture d'un blogue, non pas tant ici comme rampe de lancement de leur art, mais plutôt à titre d'expérimentation libre avec l'intuition de créer des courants humains plus directs que ne le permet l'édition seule.

Pour ma part, lorsque j'ai découvert l'univers des blogues, j'entends ceux offrant des escapades littéraires assurées, j'ai été hautement interpellé par la franchise, l'originalité et la liberté de l'écriture, d'autant que je reste indécrottablement un groupie de ces extra-terrestres qu'on appelle les écrivains. Par l'entremise des commentaires, ces blogues ouverts à l'air libre m'ont parfois permis de créer un contact avec les auteurs autrement fort improbable.

Ce sont là des notes que j'aurais souhaité intégrer à ma conférence-atelier très cool de la semaine dernière au Salon du livre de l'Estrie qui tournait autour de ce filon et qui fut des plus agréables à donner.

Intéressant, mon cher Ouateson!

22 octobre 2010

Ça grouille de mots à Sherbrooke

Photo Jocelyn Riendeau, La Tribune, 19/05/10




Q
uelques photos sont à venir tirées du Salon du livre de l'Estrie qui s'est tenu la semaine dernière à Sherbrooke, la Reine des Cantons-de-l'Est.

En attendant, voici le
« portrait » singulier du jeune slameur & poète Anthony LaCroix (qui fut mon sympathique co-pilote jusqu'au Focus Art). Non, il ne criait pas « délivrez-moi! »

Par ailleurs, à Sherby, ça oralise à plein la King, jusqu'à Ralbol! J'en glisserai un mot bientôt! Bientôt!

Photo Jacques Desmarais.

19 octobre 2010

Joan Baez à Montréal : chanteuse de folk


Vendredi denier au St-Denis, nous y étions avec J., K., F. & monsieur Couture qui dodelinait du chef comme une free pouille, l'hoston de fatiguant!

Un grand moment pour moi où la voix de l'ange fait légende vint à notre rencontre avec simplicité, chaleur, recueillement, avec le souci de parler intimement au public montréalais.


Va dire à mes amis que je me souviens d'eux


En 1975, alors que je travaillais en Louisiane, j'avais prévu passer le congé pascal à Galveston en faisant un bon bout de chemin avec ma bicyclette blanche commandée au comptoir de chez Sears. Une collègue m'avait donné un lift jusqu'à la frontière du Texas où vivait sa famille, une de ces bonnes familles américaines qui vous accueillent à bras ouverts. Je fus invité à souper. Ça sentait bon dans la maison. Au cours du repas, la mère de Mary me demanda soudain quels étaient mes artistes américains favoris. Je lui ai répondu tout de go : Joan Baez. J'ai vu alors les faces s'allonger jusqu'au prélart! Sans le vouloir, je venais de heurter le sentiment patriotique en cette fin cauchemardesque de la guerre au Vietnam et au Cambodge. Dans cette histoire, Joan Baez représentait le diable, la « communiste infiltrée », la fautrice de trouble.

Cf Joan Baez. How sweet the sound, film documentaire de Mary Wharton, États-Unis, 2009.



Le papier de Sylvain Cormier dans Le Devoir d'aujourd'hui donne à mon sens parfaitement la mesure du concert au St-Denis et rejoint ce que j'en ai pensé pour l'essentiel. Ce sont les interprétations des chansons de Robert Bob qui m'ont le plus touché.

Après toutes ces années, voir sur scène « la reine du folk », fut-ce une octave plus bas, c'est comme la réalisation d'un rêve que l'on croyait impossible.



Un mot de Simon

J'ai reçu un mot super gentil dimanche soir dernier qui m'a vraiment touché!

Avec l'aimable autorisation de Simon Valin-Morin, je le donne à lire ici et le range parmi les fleurs des cannibales.

***

«L'autre jour, j'étais chez ma mère et elle était occupée à faire je ne me souviens plus trop quoi. Comme elle n'a pas encore le câble dans sa nouvelle demeure j'ai fouillé dans sa bibliothèque pour trouver de quoi à me divertir et vos poèmes cannibales ont attiré mon attention.

En général j'aime la littérature américaine et des auteurs comme Raymond Carver, Bukowski, John Fante, Tennessee Williams, etc. Je suis donc un néophyte en matière de poésie et pas trop habitué de lire ce style d'écriture. J'ai par contre beaucoup aimé votre poésie! J'ai trouvé ça super imagé et éclaté! On sent vraiment que vous êtes passionné. Mes 3 préférés : hôtel cody, the king staikeul et bonhomme bouteille !

Ça m'a donné le goût de creuser un peu plus dans l'univers de la poésie !

Alors voila, je tenais à vous écrire parce que je sais qu'on ne crée pas pour faire de l'argent et que la vrai paye de l'artiste se trouve bien plus dans les échos du public ! C'est ce qui donne le goût de continuer.»

Simon


18 octobre 2010

Les Poèmes cannibales saluent Liu Xiaobo!





Vrai comme j'te dis! Par les bons soins de l'ami Réjean qui doit faire attention à son cœur, les Poèmes cannibales ont foulé de la gueule la place Tian'anmen à Pékin!

C'est assez touchant merci!

Comme vous le savez, il y a dans la cité qui interdit un docteur en littérature, président du PEN chinois, qui pourrit derrière les barreaux. Liu Xiaobo est son nom de plume sauvage.


Photo coll. Réjean Bertrand.

17 octobre 2010

Salon du livre de l'Estrie



Très bon accueil hier à Sherbrooke au Salon du livre par la gagne du REALIS (Regroupement des Artistes Littéraires de Sherbrooke). Je suis arrivé dans une grosse talle de camaraderie. Et il est beau Francis Poulin, dit Frank Poule, en papa attentionné.

Merci Frank & Sophie.

D'autres photos à venir sur Train de nuit!











Photo Jacques Desmarais

13 octobre 2010

L'après-salon du livre de l'Estrie, c'est REALIS

Noticias




Le Regroupement des artistes littéraires de Sherbrooke (REALIS), le RalBol, la Slamille et une panoplie d'organismes et d'organes bien vivants vous invitent à venir fêter en leur compagnie ce samedi le 16 octobre dès 22h00 au Centre de diffusion ArtFocus pour un Après-Salon littéraire.

Vous êtes donc invité à venir finir la soirée en notre compagnie et celle d'une multitude d'artistes littéraires accompagné d'un DJ qui feront vivre la littérature en plus d'exposer une quarantaine d'oeuvres (poésie orale, slam, nouvelle, micro-édition, livre-disque, etc.) à découvrir.

En performance : Claudine Vachon et Pascal Fioramore du collectif Rodrigol, Jacques Desmarais (blog Train de nuit), des auteurs de la revue RalBol, des poètes du slam du Tremplin, des purs inconnus, des vedettes locales et qui sait des conteurs du Festival les jours sont contés?

Vous êtes aussi invité à venir visiter notre kiosque de littérature locale, bio, indy et équitable que le REALIS tiendra tout au long du Salon du livre de l'Estrie (http://www.salondulivredelestrie.com). Des oeuvres à découvrir qui ne passeront qu'une fois à Sherby, des rabais impossibles sur des classiques undergound, ainsi que 2 lancements d'œuvres locales : la nouvelle revue RalBol et Touchdown de Sophie Jeukens.

Samedi 16 octobre
22h00 à minuit (après on va écouter des contes de dépanneur)
Centre de diffusion ArtFocus, 94 King ouest

12 octobre 2010

Monsieur Shawn Cotton

Photo Jacques Desmarais


D'accord, nous sommes en pleine poussière dans la répétition générale. Nous gardons l'oeil ouvert pareil. Le fanal allumé. Pour la tournée à venir. Depuis mes 16-17 ans, depuis la main du bourreau qui finit toujours par pourrir, j'aime ça la poésie. Terre à bois debout, je ne saurais pas dire comment, pourquoi, madame Bertrand. Il se trouve des écritures, c'est bien sûr, qui me touchent plus que d'autres, beaux champs d'avoine éparpillés, pas grave, dans mes restes de trouille emboisée. Elles offrent des tas de planches diurnes qui se démènent pour être parfaitement clouées en plein jour sur une scène improbable. Il y a des craques et des craquelures au mur laissant passer les flèches, courants chauds, frets, avec des voyelles de lumière pour faire plaisir aux filles et aux tilleuls, de l'air libre enrubanné avec de l'accent dans les bocks et des zigzags en paquet de dix en rangées circonflexes. Je suis toujours content quand cela arrive. Je ne sais même pas quoi dire dans ce temps là. Mais il n'y a point de point à la ligne. C'est plus qu'un plaisir, plus qu'une découverte. C'est l'attirance, la naissance, la surprenance, la remembrance, la ouïssance... Pas nécessairement dans cet ordre. C'est la continuité de quelque chose qui me dépasse et qui n'est pourtant pas d'yeux. C'est le raccord avec des noms écrits au début ou à la fin, une personne derrière la ligne et son ascendance, un vers, une personne, un poème, le recueil, un regard surtout. Je ne suis pas tant admirateur de carrière et de miroirs. Je suis juste reconnaissant de croiser parfois sur ma route de campagne ces « décrocheurs d'étoiles » qui vous délivrent quasiment gratuitement la parole.

D'accord, c't'une maladie.

Voilà donc. Hier soir au slam, j'ai rencontré Shawn Cotton que j'ai trouvé excellent. Aujourd'hui, j'ai grappillé son Jonquière LSD (Les éditions de l'Écrou, 2010) qu'il m'a dédicacé avec une citation de Kerouac. J'avais les poches plutôt vides. Je lui dois cinquante cents.


Page 23 :

On avait longtemps rêvé
dans les ventilateurs inutiles et puis je m'étais envolé
par la piste qui passe par le salon ça traînait partout les départs de fêtes et les mois d'amis oubliés
le lendemain j'avais un clou à la place des mains
et qui creusait sous tes manches
pour retrouver le son de ta peau la note de peine imposée






11 octobre 2010

Jazz & poésie dans le ciel de Béthanie


Jazz & poésie lors de la Journée de la culture à Béthanie le 26 septembre dernier.

Quelques photos avec l'aimable autorisation de Christian Gilbert.








Jacques, Jo, Sylvain.


Photos Christian Gilbert.

Helenablog en noir et blue

Elle me l'a écrit : nous aurions pu nous croiser sur la rue Mistral en Avignon à l'été 2009. Sur son blogue, Helenablue signale un commentaire filmé d'elle-même, très personnel, à propos de l'aventure propre au blogue. C'est à mon sens l'un des meilleurs commentaires que j'ai pu entendre sur ce médium en effet très vivace et ses ondes improbables. Du côté de la liberté.

Bienvenue à Montréal!

Slam Montréal : la cinquième saison

Noticias

C'est parti!

Première soirée de la cinquième saison :
le 11 octobre 2010
Ouverture des portes : 19h30
à l'O Patro Vys
356, rue Mont-Royal Est
Entrée : 5 $
Animation: Ivy

AVEC les slameurs : Asthma Tic, M-mo, PouYo, Le Grand Slack et bien plus...

07 octobre 2010

Jean-François Lessard : le courage de chanter Victor Zara






Jean-François, un grand vivant avec des éclats de Brel en lui, vient de lancer son second album. À la plage numéro 6, il chante Victor, une chanson bouleversante qui nous fait retraverser en sens inverse les Incendies. « C'est pas une fable, c'est pas un conte », c'est une histoire pour le temps présent... Afin que nous sachions « qu'un vrai héros, ça peut n'avoir comme arme qu'un tour de chant ».

Jean-François Lessard – Nouvel album en vente dès maintenant

Ecoutez.ca | iTunes
Téléchargez le livret (PDF)




Víctor Jara (1932-1973), le grand patron des chansonniers chiliens.

Photo Jacques Desmarais, nov. 2008

Élisapie Isaac chante Blue Velvet


À John.

Je suis avec intérêt la série Les rescapés à Radio-Can. Le générique se distingue en présentant à chaque épisode une vidéo d'un succès du palmarès des années 1960 interprété par de jeunes artistes québécois.

Ici, la très jolie et talentueuse Élisapie Isaac chante Blue Velvet!

04 octobre 2010

Michel Garneau et ses enjoliveurs au Théâtre de la Bordée



Noticias


  • 22 au 23 octobre 2010, 19 h 30

    Spectacle littéraire

    Michel Garneau : Poète convertible et décapoté

    Retrouvez la poésie de Michel Garneau incarnée avec brio par Marcel Sabourin dans un spectacle conçu et mis en scène avec soin par Christian Vézina.

    Théâtre de la Bordée
    315, rue Saint-Joseph Est
    Québec (QC) G1K 3B3
    Téléphone : 418 694-9721
    Télécopieur: 418 694-9737
    Courriel : info@bordee.qc.ca
__________________

Maudit soda! J'étais supposé être à Québec à ces dates-là! Mon voyage a été remis en novembre pour des raisons indépendantes de ma volonté! Or, j'aurais revu avec plaisir ce collage ratoureux et jouissif des textes de Garneau très brillamment chauffés par Vézina et Sabourin.

Les ceux de Québec (ET DE LÉVIS!), ne manquez pas cette joyeuse ballade dans l'univers d'un très grand écrivain.

Photo Jacques Desmarais

03 octobre 2010

Bori, le chant magnétique












Bori a fait le délinquant l'espace d'une chanson en remettant son masque, celui du temps des ombres, des fantômes et de l'espace secret où le chanteur ne voulut pas que les projecteurs se braquent sur son personnage aux dépens du texte, ces grands bols d'air de chansons pour changer d'air justement, ce réservoir alumirant de poésie signée Bori aux flancs blancs du quotidien pas toujours très drôle, les pâquerettes, les rats...

J'ai adoré jadis le Bori annuel au Gésu, l'audacieux pêcheur de magie qui nous ravissait avec ingéniosité, jazz, cirque et anonymat, avec justement un air de jamais vu dans la chanson québécoise. Mais le Bori aux pieds nus sur scène qui se présente désormais à visage découvert, il est tout simplement magnifique! Il est humain. Il ne liche jamais son public. Il l'entretient.

Le résumé du tour de chant Bonjour Bori sur son site se donne à lire comme suit (accompagné de l'écho de gouttes d'eau, allez ouïr ça!) :
«Un soupçon de théâtralité, une pincée d’élucubrations cirquesques et Tatiesques, quelques projections et effets de lumière mais surtout, le parcours dessiné en toute simplicité et magie des meilleures chansons du répertoire constituant les huit albums parus au cours de ces quinze dernières années. Cyrano, Les choses, Maussade, Vos papiers, Ti-cul, J’ai aimé, L’étoile du Nord, Hisser Haut, Liberté, Gestes de Gestionnaire, et plusieurs autres seront de la partie. Rencontre intime. »

Ses références et préférences vont de Willie Lamothe au Père Gédéon, en passant par Fruitier, Texier, Brel comme Bori, Brassens et Ferré. Ferré je dirais surtout comme une circonférence qui fauche large. Il y a des lelièvres dans sa voix et un trait de Reggiani. Il y a un je ne sais quoi de samba dans ses paysages. Il bouge relax le Bori. Il pourrait exploser comme un Ti-cul. Mais l'art du chanteur s'engage, vous braque sous les yeux ses cambriolages imaginaires, ses peintures de réalité où giclent le loufoque, le rire, les amours, les départs, les larmes. Ce sont les armes de la beauté, la rudesse dans les coins, la franchise du garçon fin qui veut tant dire. Une des plus touchantes chansons interprétées l'autre soir fut À l'arraché inspirée par son vieux père ouvrier en-allé : «Quand tu auras usé tes bottines cousues d'ordinaire (...)»

Voir évoluer Bori est comme recevoir la leçon d'un grand Maître qui reste votre frère sur la scène. Et c'est beaucoup trop court! Ses fabuleux complices ne dérougissent pas une seconde en forgeant que du plaisir communicatif. Le personnel se décline ainsi : il y a l'homme-orchestre Jean-François Groulx (piano, guitare, percussion et voix), Christian Frappier (basse, guitare et voix) et Luc Tremblay (comédien acrobate au balai, à la pompe à air et au monocycle extrême...)

Mais à pitous, pitous égaux, on n'en finit pas de creuser!

Bien sûr, bien sûr, la liberté, c'est autre chose. C'est autre chose, la liberté.





Photo Jacques Desmarais, le masque de Bori au Théâtre du Marais à Val-Morin, P.Q., le 2 oct. 2010.

01 octobre 2010

Le clochard céleste rôde & road à Lowell





Se déroule à Lowell (qu'on prononce comme Noël) en ce moment même et jusqu'au 3 octobre la 25e édition du Festival littéraire Jack Kerouac. Russel Banks est peut-être en train de serrer la pince à notre Roger Brunelle qui nous invita personnellement à nous y rendre. Ce n'est hélas point possible cette année. Je ne serai pas non plus du voyage avec Françoys et Randy en novembre prochain pour y rererevoir Robert Bob Dylan à Lowell! Mais mon cher Roger, le digne passeur de Kerouac, on pense à toi et on te souhaite la meilleure des formes pour tes passionnantes visites littéraires guidées.

Le Clochard céleste est une prière et quelques sacres dans ton âme beat de franco-américain.


Roger Brunelle , le passeur

Roger, Randy, Françoys & Emma au Vic's, Lowell, Mass. (nov. 2009)

Stephen Edington ( President du Lowell Celebrates Kerouac ), Françoys et Roger au parc commémoratif de Jack Kerouac à Lowell


Lectures du Clochard céleste - édition 2008


Photos Jacques Desmarais