30 septembre 2009

Carnets pelés 28 - Septembre en sa tournure

« En ce jour de deuil ensoleillé, il y eut des moments que je ne suis pas prête d’oublier. Je me souviendrai de cette fin septembre de 2009 »
- Claude E. Larousse


Tétreaultville, 30 septembre 2009

Je travaille comme un défoncé. On m'en voudra un jour de me laisser exploiter de la sorte. Lucky m'en veut déjà de ne pas le promener à sa guise. Nous revenons, là, d'un tour de carré. Pour lui, c'est la chasse éternelle. Après, le dodo. J'aimerais ça être un chien chez moi. J'ai cueilli mon courrier passé 23 h. Je ne suis pas pour vous raconter ma vie! Mais j'avais une lettre d'une amie de douce accoutumance qui a inséré une découpure de journal qui m'apprend que Leonard Cohen s'est évanoui sur scène en Espagne, le 18 septembre dernier, alors qu'il interprétait Bird on the wire.


Rue St-Denis, le 3 septembre 2009

Je bosse avec Alain Brunet depuis un quart de siècle. Lui et sa blonde Guylaine (que j'adore) sont des amis d'Armand Vaillancourt. Ils étaient au St-Sulpice avec le tout-Montréal. En tirant cette photo du gaillard avec Desjardins, Alain s'est dit : celle-là, c'est pour Desmarais.

Photo Alain Brunet.


Place Ville-Marie, 29 septembre 2009

Les terrasses sur McGill Collège sont désertes ce soir. J' comprends! C'est humide et noir. C'est radicalement l'automne qui digresse sur le flanc sauvage du Mont-Royal. Hier encore, il y avait du monde.


Tétraulville, 5 septembre 2009

Il fait encore un soleil de miel. La luminosité de septembre instaure le beau grand slow final de l'été avec ses floraisons. Ce n'est pas encore la rentrée dedans! Patch, le vieux matou de ruelle qui déteste se faire minoucher roupille avec Noé. Rêves d'oiseaux dans la cour tranquille des petits.

Lac Peasley, 11 septembre 2005

L'étang coule tranquille par un ciel gris mauve. Comme le glouglou de l'eau, le chant désormais un peu voilé des oiseaux signale tout de même encore l'essentiel parmi tous les signaux épars. Chacun aux alentours, néanmoins, glisse, se laisse comme empailler à petites lampées par l'automne qui finira bien par figer la salive dans la bouche. Je dis cela pour faire diversion.


Place d'Armes, 1er septembre 2006

L'ai-je noté auparavant? J'ai entamé sur le blogue une nouvelle série de textes que j'intitule Carnets pelés. Depuis 1997, année où j'ai commencé à griffonner lors des trajets en métro dans ces petits carnets " Pupitre " de Clairefontaine, c'est la première fois que je les relis. Je repique des passages, je les retravaille un peu, je souligne les vraies dates et les lieux dans le plus strict désordre chronologique. Je ne me limite pas strictement à ces carnets. C'est très amusant à faire. Toutefois, il faut gratter pour dégourdir l'anecdote et passer outre les inutiles entrées en matière, la gêne de l'écriture.


Cuisine, au comptoir, 7 septembre 1986

Zoom sur la feuille déguisée en banjo : la liberté, la liberté! Je ne peux pas y penser en silence, tout seul, juste pour moé... Laliberté, c'était un de mes chums à Bonsecours.


Salon, 21 septembre 1986

La chanson puise dans le verger aux cambrures primitives. Ma main cherche ton sein.


Jardin du Complexe Guy-Favreau, 30 septembre...

Pendant la courte pause de l'après-midi, je suis adossé contre Samothrace, version Vaillancourt. C'est toujours à cet endroit que je purge ma peine.


Salmigondis, 6 septembre 2005, avec une légère retouche

En 1974-1975, alors que j'étais "French teacher" dans une école primaire du Sud de la Louisiane, à Franklin, sur le bayou Teche, je me suis rendu autant de fois que j'ai pu à la Nouvelle-Orléans. Bien avant Montréal, c'est la première grande ville que j'ai connue. Mes humbles moyens de jeune voyageur de l'époque me confinaient le plus souvent à la marche. J'ai néanmoins tenu à sortir de la toile bigarrée et tonitruante du French Quarter. Ainsi, il m'est arrivé de monter dans des autobus bondés sans connaître à l'avance le parcours. Loin des touristes, je me suis promené, quel privilège, dans les faubourgs populaires de la ville en observant le peuple de la Nouvelle-Orléans. L'image des gens avec leurs paquets, leur marmaille, avec chacun un morceau de téléroman ambulant, allant, venant dans ces quartiers où persiste, on dirait, une odeur de sucre venue du Mississipi ou de la mémoire des aigrettes, là où les maisonnettes sont défraîchies par la chaleur cuisante et le manque flagrant de moyens... Tous ces flashs incisifs me sont très chers et se catalysent à chaque fois que, d'aventure, un Louis Amrstrong, un Bob Moover reprend la très mélancolique Do you know what it means to miss New Orleans. Dire comment j'ai été bouleversé à la suite de Katrina, ce Monstre Ouragan qui a emporté âmes, toits et lieux!

29 septembre 2009

Vaillancourt, la fête!


J'ai mentionné que mes espions étaient passés à la fête d'Armand
au St-Sulpice, le 3 septembre dernier.

J'ai reçu plusieurs photos aujourd'hui, dont celles-ci...

Merci Alain!

Photos : Alain Brunet

27 septembre 2009

Tanite etutein?


Entendu deux extraits à la radio (Beaulieu pour la musique) en revenant de la cambrousse. Magnifique!

Poste d'écoute

Sur les Innus
La langue, c'est la vie...

26 septembre 2009

On ne tourne plus

On a beau dire que la mort fait partie de la vie. De l'une à l'autre, c'est triste en ce samedi matin.


(...) Et ta beauté de légende
comme une chanson
qui panache dans la neige
en contrebande
sur tes lèvres d'azur
perche-soleil
aviron qui nous mène...

C'est agrafé
aux braises de la patience
à l'intrigue de tes hanches
à la douleur des prémonitions

Boxe office, ex-traits

25 septembre 2009

Amériquoises au FIL



Noticias


Bonjour,
demain au Lion d'or, dans le cadre du Festival International de Littérature, nous aurons la chance et la fierté de vous livrer une rare anthologie de poèmes crus, vrais, sensibles, amoureux, colériques, tristes, dérisoires et ambitieux, drôles, voix de femmes issues du sol sous nos pieds, voix d'Amériquoises.

Au plaisir de vous y voir
Marie-Paule Grimladi

***




Il y a longtemps que Christine Germain rêvait de faire entendre les paroles de femmes d’Amérique que sont Joy Harjo, Adrienne Rich, Marge Piercy, Dorianne Laux ou encore Eileen Myles, autant de poètes méconnues des lecteurs et lectrices francophones qu’a traduites le poète Michel Garneau et qu’elle a eu le plaisir de découvrir et de lire en ondes lorsqu’elle coréalisait avec lui, de 1998 à 2004, l’émission de musique et de poésie Les Décrocheurs… d’étoiles sur la Chaîne culturelle de Radio-Canada.

«Des voix fortes, libres, sauvages et profondément émouvantes, nous confie-t-elle. Dans ces textes, il est question d’amour, d’abandon et de colère, de bars et de ruelles, de forêts et de maringouins… Les voix de ces femmes sont profondément ancrées en terre d’Amérique.»


Pour nous offrir ces textes de poètes amérindiennes, américaines mais aussi québécoises, la poète Christine Germain a choisi de s’entourer de femmes sensibles, fougueuses et engagées comme l’artiste multidisciplinaire Marie-Hélène Montpetit, la slameuse et performeuse Marie-Paule Grimaldi, les comédiennes Markita Boies et Kena Molina ainsi que de deux merveilleux musiciens Claude Fradette et Urbain Desbois.


Idée originale, choix des textes et direction artistique Christine Germain
Lectrices Markita Boies, Christine Germain
Marie-Paule Grimaldi, Kena Molina
Marie-Hélène Montpetit

Musiciens Claude Fradette, Urbain Desbois
Conception visuelle Sonia Léontieff

Production FIL 2009

Une présentation du 15e Festival international de la littérature (FIL)

Samedi 26 septembre, à 20 h
(ouverture des portes à 19 h)
Lion d’Or
15 $ /12 $ (25 ans et moins / 65 ans et plus)

Photo et communiqué : FIL


24 septembre 2009

Plogue des Poèmes Cannibales

Noticias









Poèmes cannibales : Loin dans ma campagne

Jacques Desmarais

Éditeur : BROCHURE
ISBN : 9782917154311
Parution : 2008
Code produit : 777902
Catégorisation : Livres / Littérature / Littérature / Poésie québécoise et can.

Formats disponibles
Format Qté. disp. Prix* Commander
Neuf 4 Prix membre : 12,60 $
Prix non-membre : 14,00 $

*Les prix sont en dollars canadien. Taxes et frais de livraison en sus.

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Les Cannibales sont également disponibles à la Librairie des Galeries à Granby.

Je serai incidemment à Granby samedi soir prochain, le 26 septembre, pour participer à une lecture organisée par le Collectif des poètes de la Haute-Yamaska, en collaboration avec la ville de Granby, dans le cadre des Journées de la culture, et qui aura lieu à la Ruche, au 279, rue Principale. Entrée gratuite.

Information : 450 375-4467

23 septembre 2009

Grand Slam québécois 2009 : l'essentiel et les détails


L'essentiel et les détails, c'est Myriam qui les fournit dans un topo complet du Grand slam 2009.

On trouve cela
dret icitte sur le
blog du Tremplin.

Voici d'autres photos.








Xavier, Trois-Rivières



















Finalement, j'ai trouvé cette photo de Marjolaine Beauchamp, Gatineau.



















Jocelyn Thouin et autres slameurs de la région de Lanaudière.

Photos jd.

Marjolaine Beauchamp : la reine du Grand Slam 2009




Marjolaine «blues» Beauchamp (Gatineau), championne solo du Grand Slam 2009, représentera le Québec à la Coupe du Monde de Slam 2010 en France.









« Je pensais pas que ce que je faisais était exportable! », a-t-elle lancé sur la scène du Lion d'Or lundi soir, une fois que son couronnement fut prononcé, mettant un point final au Grand Slam québécois 2009.

J'étais hélas trop loin pour photographier Marjolaine qui, cette année, porte les cheveux plus courts. Elle était mon coup de cœur à la finale de 2008 (photo ci-haut).

Cette année son écriture a gagné en précision, m'a-t-il semblé. Mais son blues reste naturel, souffrant et attaquant, ça vous atteint en plein cœur tandis que sa voix légèrement rauque, intense, toute d'une flippe, vous tire à elle de la première à la dernière syllabe. Hostie, oui!

Bravo!

Photo : jd

20 septembre 2009

Grand slam 2009, 1ère soirée




Atterri au Lion d'Or à la fin de la seconde ronde. Le temps de prendre une rousse accoudé au bar où se trouvait, enthousiaste, Mathieu Arsenault. J'ai pas mal aimé le peu que j'ai vu.

La formule des éliminatoires est changée cette année ce qui permet de voir slamer toutes les équipes, soit Montréal, Québec, Sherbrooke, Trois-Rivières, Gatineau et Lanaudière (Joliette, et alentours j'imagine).

Je m'excuse pour les noms des slameurs pris au vol mais tout croches pour le moment...


Slameur de Sherbrooke.

... de Gatineau.

De Québec. Quand tout s'effondre entre l'urbain et le terroir. Un de mes favoris.


Montréal mène légèrement après deux rondes.

Jasé un peu avec Jean-Sébastien Larouche, un des finalistes pour Montréal. Je lui ai dit : eille, sais-tu que j'ai vu hier soir au show Poésie sandwichs... Maxim Gaudette faire ton texte Évasion Kaputt?

« Fourrons la mort ! »


Un autre soir qui penchait, hier, du côté du vivant! Revu avec étonnement en compagnie d'amis ce magnifique free-for-all imaginé par Loui Mauffette : Poésie, sandwichs et autres mouvements qui vous rentrent dedans. 

L'espace scénique de la Cinquième salle de la PDA, organisé en forme d'agora, est complètement différent du Quat'Sous où j'ai d'abord vu le spectacle. Il m'a semblé que le rythme plus lent permettait que l'on déguste les textes jusqu'au bout de leurs lettres.

Magnifique spectacle essentiellement collectif où tout le monde est bon grâce à tout le monde. Avec entre autres (si je me fie au programme) : Céline Bonnier, Nathalie Breuer, Bénédicte Décary, Maxime Denommée, Francis Ducharme, Clara Furey, Maxim Gaudette, Émilie Gilbert, Benoit Girard, Loui Mauffette, Louis-Olivier Mauffette, Yves Morin, Renaud Paradis, Patricia Nolin, Yann Perreau, Marie-Chantale Perron, Danielle Proulx, Émile Proulx-Cloutier...

Encore cette fois-ci, j'ai été complètement emporté par le duo Clara Furey et Francis Ducharme en danse haute voltige, tout d'abord, puis avec une chanson de Cold Play (The Scientist, merci Emman); c'est épouvantablement beau cette explosion au ralenti de grâce et de force, des corps et des mots.



D'ailleurs, les corps... Les corps en dessous de la table, les corps en plainte, en prière, en éveil, en course, en coulée collective, en appel, en rut, en bouleversement dans l'irréel mademoiselle, les corps en écart, en disparition, en résurgence, en balancement, ensommeillés, les corps amoureux, les fleurs de femmes de Sudbury, les corps chevreuil, les corps blessés aux cordages de la nuit, les corps avec des cœurs occupent tout l'horizon de ce tir au vol poétique. Avec le désir.

Le temps que nous y sommes : « Fourrons la mort! » (Geneviève Desrosiers, Nombreux seront les ennemis.)

Autres moments de grâce avec le très bon Yann Perreau qui se joignait à la troupe pour la première fois. Il a chuchoté une chanson dans le cou de sa partenaire, Blue Bird de Bukowski. Calvaire ! Plus tard, il a repris le Je danse de Jean-Paul Daoust. Comme j'ai déjà vu Daoust lui-même faire le texte sur scène, j'étais à même d'apprécier le travail de composition de Yann qui a offert un des moments les plus drôles de la soirée.

Je retiens également la passe surprenante entre Renaud Paradis et Yves Morin, entre texte persistant et interprétation parfaite au piano autour de la 3e Gnossienne d'Érik Satie.

Comme la dernière fois, c'est Roger La Rue qui vient donner l'assaut final. Hier soir, il ravivait en saint ciboire de tabarnacle l'Ode à l'ennemi de Claude Gauvreau. Bouillant! Magistral!

Juste avant, et juste avant que les vraies sandwichs apparaissent avec le punch au jus de pamplemousses rosées, Loui Mauffette mettait la table une dernière fois comme pour rassembler tout le bouquet en disant un texte de Pierre Morency que je trouve très émouvant : Autour de nous je gravite non encore né, non encore formé.


Extraits de la version 2008 du spectacle.

19 septembre 2009

Octobre autrement dit : Pierre Laporte

Louis Hamelin poursuit le casse-tête de la «Crise d'octobre» avec persistance, acuité et esprit critique. C'est un apport précieux. Ne manquez surtout pas sa chronique dans l'édition du journal Le Devoir de ce samedi-dimanche intitulée : La Crise d'octobre, une histoire de chiffre.

17 septembre 2009

Coeur apatride




« Braise vive dans mon poing (...)
Je n'ai rien appris,
Je n'ai rien compris que cet arbre
Qui s'agrippe à la terre »





Gatien Lapointe, Le Premier mot - précédé de le Pari de ne pas mourir, Les Éditions du Jour, Collection Les Poètes du jour, 1967.
Photo : Réjean Bertrand, Béthanie juill. 09.

14 septembre 2009

Hah! Les Stones & Bob, live au Brésil (1998)

C'est délirant!

Grand Slam québécois 2009 : ça y est!





Noticias




L'événement slam de l'année!


affiche grand slam

Pour la troisième année consécutive, le FIL accueille l'événement le plus couru du monde slam, il s'agit du Grand Slam de la Ligue Québécoise de Slam. En effet, les 20 et 21 septembre des slameurs et slameuses issus des slams de poésie mensuels tenus par les équipes de Montréal, Québec, Sherbrooke, Lanaudière, Gatineau et Trois-Rivières affiliées à la Ligue, rivalisent pour le titre de ville Slam de l'année 2009. (...)

Au Lion d'or

1676, rue Ontario Est | Montréal (coin Papineau)

infos: 1-514-806-0274

Heure: 19h

Entrée : 10 $ ou 15 $ pour les deux soirées.

- 30 -

Photo : jd. Note : Avec-vous remarquez, à droite de la photo, les amoureux qui se bécotent sur un banc public?

13 septembre 2009

Ga-hong, ga-hong, ga-hong........>>>>>

Sur mon chemin
longeant la rivière Noire
à Roxton Falls...
Ce n'est pas encore
le grand attroupement,
mais les Bernaches
(me semble)
au cri nasillard
de trompette mouillée
- ga-hong, ga-hong -
sont sur le qui-vive;
les Oies blanches suivront...
vers un ciel plus doux
sans couette et sans moi.

Photos jd.

Le moulin en direct : il se passe quelque chose en effet























En direct jusqu'à dimanche 15 h


Le Moulin

11 septembre 2009

L'Armée du crime


Foix, 3 juillet 2009

Il y a une foutue lettre à la fin.

Vu en avant-première ce film du Marseillais Robert Guédiguian (Marius et Jeannette) au Festival des Résistances de Foix, en Ariège Pyrénées.

Présenté hors compétition à Cannes plus tôt ce printemps, le film prendra l'affiche des cinés français le 16 septembre. J'espère qu'il atterrira sur nos écrans bientôt. Il en vaut la peine.

Le film aborde de façon originale la Résistance française sous l'occupation nazie.

Max Biro m'a dit au sortir de la représentation qu'avant 1944, les Français n'étaient pas massivement présents dans la Résistance. Et l'on n'a pas clamé sur les toits la bravoure des étrangers!

Or, justement, le film met en scène les jeunes combattants du groupe dirigé par le poète ouvrier Maniouchian, majoritairement constitué de ressortissants étrangers ayant fui les chiens meurtriers du fascisme dans ses diverses variantes européennes.

La trame du film nous fait plonger dans le quotidien de ces jeunes avec leurs familles, amours, poésie, témérité... Rien à voir avec l'image du résistant froid, coupé de la vie réelle. On s'attache à ces personnages et l'on souhaiterait que la fin connue d'avance soit miraculeusement différente. Ils seront torturés par leurs geôliers français, puis fusillés alors qu'on a placardé leur figure de terroristes étrangers partout en France sur la célèbre «affiche rouge».


À mon humble et naïf avis, ce film nous aide à comprendre comment l'engagement radical de «légitime attaque» se déclenche d'abord et avant tout par une réaction humaine ou trans-humaine de révolte et d'indignation, alors que d'autres à côté sont cloués par la peur, ou bien vaquent à leur occupation, ou encore, à l'opposé, prennent le parti des fachos et du crime.

Mon ami et éditeur Jean-Paul ne considère toutefois pas que le film, d'un point de vue politique, apporte de l'eau au moulin pour changer notre aujourd'hui. Rappelant l'hommage au groupe des 23 que fit Aragon en 1955 avec le poème « Strophes pour se souvenir » , il écrit :

« Nous sommes aujourd’hui très très loin du contexte de 1956, et tout comme il ne sert à rien en Italie, pour les démocrates, de rappeler qu’ils furent un peuple d’immigrés, dans le but de contrer les discours xénophobes actuels de Berlusconi, rappeler les mérites de Groupe Manouchian, dont bien sûr je suis un admirateur, ça ne changera pas les idées de celui pour qui l’Etranger est un concurrent (réel ou mythique) sur le marché du travail. Que faire alors ? Voir le film pour le plaisir de chanter le passé, et creuser les tunnels d’un avenir solidaire en chantant les plaisirs d’un présent en mouvement. C’est ce mouvement concret qui mérite l’effort de nos inventions.» (18-07-2009).

Je reviendrai pour ma part, même s'il n'est question que d'évoquer, à la lettre d'adieu de Maniouchian à Mélinée, son amour, avec laquelle le film se termine et nous laisse, faute de dire mieux, avec la poésie sur les bras.

«Adieu la peine, adieu le plaisir, adieu les roses, adieu la vie, la lumière et le vent...» (Aragon).

















Jacques et Marie-France à Foix. Photo : J.-P. Damaggio



Au Centre culturel, lors de la représentation : Marie-France, Jean-Paul, Monique et Max.



Note : la bande affiche est sous-titrée, l'originale n'étant pas intégrable en dehors You Tube.

Bonne fête Oliver Jones!

Du temps où je faisais Train de nuit version radio, j'ai eu l'extrême plaisir d'échanger avec le grand Oliver Jones le temps de se diriger vers le buffet offert par le FIJM lors d'une conférence de presse. C'est un gentilhomme d'une grande simplicité qui s'intéresse sincèrement à ce que vous dites. Je sais qu'il affectionne particulièrement Ginette Reno. Alors, voici, voilà! Bonne fête Oliver LE pianiste!


10 septembre 2009

OVNI magazine No 03





Noticias
  • OV3NI
LANCEMENT AU PORT DE TÊTE
OVNI MAGAZINE NO 03
DE 17 H À 22 H
CE VENDREDI 11 SEPTEMBRE

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C'est ce vendredi 11 septembre que nous vous attendons au Port de tête (262, Mt-Royal Est) pour fêter la parution du no 03 d'OVNI Magazine.

Bar ouvert (non illimité, mais vous pouvez y contribuer en apportant à boire) & trucs à grignoter (j'ai entendu le mot "brochettes" de la bouche du bonhomme BBQ, mais il me semble qu'on n'en a pas les moyens, enfin, on verra).

+

OVNI Magazine no 3 / automne 2009 / 12 $
Littérature art cinéma BD

Il y aura aussi à vendre en édition limitée :
> 10 t-shirts sérigraphiés OVNI
> 10 t-shirts sérigraphiés CLAUDE GAUVREAU (par Mathieu Arsenault)

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Au plaisir de vous y voir,
— L'équipe d'OVNI.

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Pour information, entrevues, services de presse :
lequartanier@videotron.ca
514 692-5276

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08 septembre 2009

Les Plaines





Noticias

Le dimanche 13 septembre prochain se tiendra à Québec une autre marche pour l’indépendance du Québec organisée par notre collectif. Cette date cadre avec le 250e anniversaire de la défaite des Canadiens-français sur les plaines d’Abraham. Je vous invite personnellement à vous trouver un moyen de vous rendre à 10 h aux Jardins Saint-Roch pour marcher avec nous jusqu’aux plaines et ainsi les (re)prendre avec nous. Parce qu’il y avait, selon plusieurs historiens, un sentiment de besoin de souveraineté chez les Canadiens-français même avant la Conquête, que cette souveraineté ne s’est toujours pas concrétisée et qu’il est toujours plus légitime d’affirmer notre désir de créer un pays pour le monde. Un pays pour tous les Québécois, de toutes origines, arrivés sur cette terre amérindienne il y a longtemps ou pas.

salut!

Sébastien Boulanger-Gagnon

p.s. J’imagine que je n’ai pas besoin de vous dire que cette même fin de semaine vous pouvez voir le Moulin à Paroles

- 30 -


Christian Rioux, La batailles des plaines d'Abraham, 250 ans plus tard, Le Devoir, 22-23/08/09


Plaine
:
Étymologie - Plaine est le féminin de plain (qui survit dans quelques expressions) qui proviendrait du latin planus, plana avec le sens de « plat, uni, plan ». Techno-science.net

07 septembre 2009

La démesure du temps

Septembre

l'Ange-Gardien, Saint-Paul, Béthanie, Spinoza...

Dire l'univers serait plus beau que la religion





















Il y a des adjectifs de couleur invariables quand il fait beau

j'ai mangé des framboises
tout l'après-midi


il y a la plasticité de la réalité
sinon le rêve ne serait qu'amas de cendre

j'ai semé ces graines de fleurs soleil
dans la surréalité de mes appétits
et me voilà pris pareil
dans le ventre du secret
des champs et des bois

Je suis un matérialiste à tout casser
avec des courants d'air qui carillonnent
quand il fait beau,
quand j'ai de la terre sous les ongles

je suis invincible
comme une chorégraphie
de papillons jaunes
qui folâtrent devant
à égalité des yeux
c'est excessivement joyeux

un arrêt : un cueilleur boit de l'eau
dans la wagine

il porte la cruche haut vers le ciel
ce n'est pas une cruche
c'est une gourde de plastique
ce n'est pas une offrande
c'est un gorgoton de manuel
qui s'étanche

















sur le bord du sentier
une douzaine d'hombre
empilent les minots de tomates italiennes
à la vitesse grand V
là, juste devant moi

ce n'est pas des minots
plutôt des paniers,
des boisseaux peut-être

je suis ignorant et paresseux,
mais j'aime les mots

je retourne dans mon berceau
tant pis, tant pis.


























Photos : jd.



Emmylou Harris au théâtre St-Denis

On laisse Bucky s'occuper des billets...

Ça veut dire qu'on va y aller!

Le samedi, 18 octobre.

Soit en ce 291e jour de l'année, journée mondiale de la ménopause!

Journée où sera aussi confirmé le «nouveau» chef de l'ADQ.

On s'en tabarnouche pas mal! Pas de la ménopause, mais de la droite!

Or, vivement Emmylou!

Sailing Round The Room

One last gaze upon the sun
Bid farewell to everyone
Kick that bucket out the door
Where I'm going I won't need it anymore

Gonna lay my burden down
Take a bird's eye look around
From the tall pines of Carolina
All the way to the wall of China

So I'll go sailing round the room
Through my window across the silver moon
No flesh and bone to hold me
I'll finally set my soul free
When I go sailing round the room

Life may be just but a dream
I row my boat on down the stream
To wake up on a different shore
Wind up as something I ain't never been before

I could be a drop of summer rain
Falling down on an Oklahoma plain
I won't leave the world behind me
Look around and you will find me

So I'll go sailing round the room
Through my window across the silver moon
No flesh and bone to hold me
I'll finally set my soul free
When I go sailing round the room

(I will be)
In the smoke from Mauna Loa
Morning mist from the Shenandoah
(I will be)
A grain of sand in the Kalahari
Magnolia by the Mississippi
(I will be)
Birdsong when day is breaking
Words of love when your heart is aching
(I will be)
A bluebonnet by the highway
I'll be everywhere and always

When I go sailing round the room
Through my window across the silver moon
No flesh and bone to hold me
I'll finally set my soul free
When I go sailing round the room
Through my window across the silver moon
No flesh and bone to hold me
I'll finally set my soul free
When I go sailing round the room

- Paroles : Emmylou Harris, Kate and Anna McGarrigle

Interview

05 septembre 2009

Quand les oiseaux eux-mêmes...






















« Quand les oiseaux eux-mêmes se mettent à cultiver l'accent local, le combat pour la diversité culturelle n'est plus seulement quotidien, il devient aussi parfaitement naturel. »
— Louis Hamelin.


« Maraîcher : n.m., cultivateur de marais (...)»

Dictionnaire de synonymes françois (1828).


Je n'ai rien fait qui vaille. Rien en tout cas de ce que j'avais projeté. Lorsque j'ai voulu appareiller pour Granby dans l'espoir, tout d'abord, de nouer le contact avec cette libraire intéressée à prendre en pension mes Cannibales, puis de là, j'aurais piqué jusqu'au Jardin noir, dans le rang Séraphin à l'Ange-Gardien, dans le dessein de cueillir au champ tomates, courgettes, piments, framboises d'automne... C'est le temps ou jamais!

Bon, bien, ce ne fut jamais, car il faisait un soleil trop délicieux. Trop beau pour chauffer une heure et quart sur la 10, puis revenir avant 19 h au plus tard, l'auto ayant été réquisitionnée par Noé pour son travail.

Il aurait fallu décolisser tout de go après le petit déjeuner qui fut copieux, cocos-bacon-tomates et tout le kit de luxe que je servis à Noémie, soudain mal à l'aise, car, je ne le savais pas, elle s'en allait dans la demi-heure déjeuner avec sa mère. « Tu ne prendras que des bines ou des crêpes au resto », lui ai-je dit.. Elle a bouffé son assiette au complet!

Après ce fut le ménage à la va-vite, trois lavages, un saut à la quincaillerie, un début de grattage de l'escalier en fer forgé, élagage des branches du chêne ombrageant la piscine, le quotidien comme tout le monde, en effet, qui a le don de se concentrer surtout le samedi pour se reproduire parce qu'on n’a rien d’autre à faire!

Je me suis aussi enfargé les doigts dans le clavier en bricolant un début de « Carnets pelés » qui exploreront le thème ou le chronos de « septembre », décliné en jours et en années sens devant derrière comme j'aime à le faire dans ces carnets. Comme pour montrer qu'il n'y a pas que le onze dans la vie de ce mois!

J'aime bien le début dans lequel j'essaie de rendre le changement de vitesse de la nature en septembre. Ça va comme suit :

Lac Peasley, 11 septembre 2005
L'étang coule tranquille par un ciel gris-mauve. Comme le glouglou de l’eau, le chant désormais un tantinet voilé des oiseaux signale pourtant encore l’essentiel. Tout un chacun, néanmoins, se laisse empailler doucement par l'automne qui reviendra nous cueillir.

Puis, en plein soleil, je me suis baigné. Je me suis fait sécher sous les feuilles du chêne avec le vieux Patch à mes côtés. Pour une sainte fois, j'ai lu Le Devoir tranquillement.

Tranquillement, mais je me suis excité! Mon histoire bien modeste de modulation de chant des oiseaux s'est trouvée multipliée par cent lorsque je suis arrivé à la chronique de Louis Hamelin. Kiss qu'il est bon écrivain, lui. Son fond de biologie (si je ne m'abuse) lui confère une précision qui s'agence au poil avec l’œil du sauvage.

Une grande circonférence pour signaler à la fin un titre de Burroughs.

Mine de rien, l'essentiel aura été de nous dépeindre à coups de canif dans le motif de l'écorce de l'américanité animale, cet arbre qui nous cache...

Et moi je dirais qu'en ces temps de Manifestes qui défrisent les « hélices » au pouvoir, il ne serait pas vain de remonter dans le jeune temps de quelques chroniques, comme on remonte un cran d'arrêt.

On n'est surtout pas là pour se faire mal.

« Je récite sans cesse mes prières pour que vienne la douceur du silence d'un éternel repos, mais... » — Dédé

Vive le Moulin à paroles!


***

Louis Hamelin :
Le malavenant
, Le Devoir de ce jour
La guerre, yes mon colonel (2)
Octobre 70, la rue qui perdit son nom (3)










02 septembre 2009

Bonne Fête VLB!




El quidam m'a mis la puce à l'oreille : c'est la fête à Victor-Lévy Beaulieu aujourd'hui, 2 septembre. Il est né en 1945.

Le prolifique auteur est à la veille de lancer son 71e ouvrage : Bibi (Mémoires), Éd. Trois-Pistoles.

Cf. Un entretien radio à Christiane Charrette, en date d'hier - 1/09/09.

Éléments de bibliographie : voir Wikipedia


01 septembre 2009

C'est à ton tour Vallières!

The answer my friend! (2)

J'ai signalé. Je l'ai vraiment fait ton numéro de téléphone.

Comme tu vois, je suis revenu bredouille.

Je le pressens : tu vas mourir sans me téléphoner, sous prétexte que tu n'es plus sur le même chiffre que moi... À l'heure des ivrognes.

Je me rappelle une conversation dans ma Renault 5 un jour où je t'aidais à déménager, sur la rue St-Urbain cette fois-là. Tu parlais à propos d'un de tes copains de Québec, ce n'était ni Zo, ni Boivin le cinéaste, mais ce pianiste du Petit Champlain, tu vois? J'ai oublié son nom. Il était un peu frêle, affecté. Il ne m'adressait jamais la parole. Christelle le détestait. Or, assis à l'arrière dans mon char, tu as dit à Christelle : « J'ai encore besoin de cet ami ».

Est-ce donc une question de « besoin » qui se régule comme une chantepleure, l'amitié?

Je te revois chez nous dans le canton d'Ely à l'automne de 19...
« Comme du bétail », as-tu lancé, l'air triste, survolant du regard les champs et les vals alors que nous roulions sur le chemin de terre dans ma vieille Mazda.

Tu étais en train d'écrire un scénario pour Boivin.

Je t'ai montré ma collection de 45 tours : Ruby Tuesday, My Happiness de Connie Francis...

Une autre fois, c'était un dimanche soir de nuit d'encre, tu es resté dans le char de mon beau-père à boire de la bière, alors que tous les autres voulaient m'expédier à l'asile... J'étais monstrueux. Tu m'as
dit : « Tu n'es pas obligé de t'énerver comme ça... Tu peux écrire, tranquille ».

Je n'avais jamais vu l'amitié sous cet angle-là.

Mon cher ami de grand chemin et de track de chemin de fer, sommes-nous condamnés à rester éternellement jumeaux de silence devant la tristesse et la malsonnante?

Il m'a fallu tout sortir de moi-même : les vieux matelas de plumes, les guenilles, les prélarts, les piles de journaux datant de la nationalisation de l'électricité...

Une montagne renversée dans ma tête.

J'ai fait des feux dans un vieux baril édenté pendant tout l'été.

Je suis le dernier des boucaniers. Je ne pouvais pas « écrire tranquille » avant de me brûler moi-même dans un rêve éveillé.

J'ai racheté mon feu. Ma solitude. Ma cédrière. Mon asile.

Ma riche pauvreté d'ailes de monarque frôlant les cordées de bois.

Je ne suis au fond pas plus d'ici que toi de là. Là, ton shack à St-Joseph-de-la-Rive, berceau des marins. Et tes loups de Jack London. Ta manière de réciter Victor Hugo...

Ce n'est que pour dire que je me suis toujours plu à faire le livreur de poèmes.

J'ai abattu sur-le-champ ton numéro de téléphone comme j'aurais sonné tout de go, cet après-midi, rue La Fontaine, s'il s'était bien agi de ton appartement.

C'est plus fort que moi et tu sais que je sais l'envers de la solitude égorgée sur place. J'ai prétentieusement la mémoire des folles avoines qui ensoleillent le bord des étangs et du bleu caché dans la neige rendue au mois de mars, des matins de noces en campagne avec des invités partout et ces mesdames toilettées comme des pivoines déambulant dans la cour; j'ai la mémoire de la langueur des dimanches qui s'incrustent en dessous des jeux de l'enfance pour toujours.

Je cognerai à ta porte d'une manière ou de l'autre.

Sinon, je penserai à toi.