29 novembre 2008

Neil forever Young



« I'm just a passenger
on this old freight train
I ride the boxcar
through the night
I doesn't matter
where I might get off
I doesn't matter where I lie. »
- Neil Young, Boxcar

À l'époque du CEGEP à Granby, je demeurais en appart. avec mon coloc Michel. C'était et c'est toujours un maniaque de musique qui avait déjà alors une collection impressionnante de disques. Jusqu'à ce qu'on se fasse, un mauvais soir, dévaliser. Lui ses disques, moi, mon magnéto à bobines 4 pistes, plus ma collection complète des rubans des Beatles! J'avais tout!

Évidemment, nous n'étions pas assurés. Évidemment, les flics n'y pouvaient rien même si nous savions qui c'était!

Au printemps, Michel s'était quelque peu remplumé côté galettes noires. Je me souviens d'un fin fond de samedi. Je revenais crinqué de Montréal par autobus. J'avais été m'énerver au P.Q., au Forum où il y avait une grande liesse (messe) avec Pauline Julien... En entrant dans la nouvelle maison assez vaste que Michel avait dénichée pour une chanson, j'entends Heart of gold pour la première fois. Comment ne pas tomber dedans cette mine?

Après, il y a eu Déjà vu de CSNY que j'ai usé à la corde en Louisiane.

Puis après, j'en perds de grands bouts. Ma culture est trouée de limbes. Pourtant, je l'aime Neil Young. C'est le frère de Robert Bob.

Mais au moins, suite à une petite pichenote amicale de l'ami Françoys, je me suis décidé : j'irai au concert lundi soir, au Centre Bell. Yes!



Photo : jd.


Quand on file blue Monk


(six cent trente-sixième nuit)

« J'ai donc ce soir au menu :
Du pain. Du vin. Et du Monk.
Du pain de campagne. Du vin d'Aragon. Et du Monk.

Du pain de campagne de la ville.
Du vin d'Aragon non pas d'Aragon.
Et du Monk.

Du pain de campagne de la ville de Paris.
Du vin d'Aragon non pas d'Aragon Louis
il ne fait pas de vin d'Aragon lui.
Et du Monk
Résumons. J'ai au menu ce soir du faux pain de paysan de Paris
d'Aragon du vrai vin non pas d'Aragon
et du Monk réel qui ne tourne pas rond.

Résumons.
Monk qui n'avait pas un rond, ne faisait pas de pain.
Aragon qui en avait, n'était pas vain.
Je suis rond.
Je n'ai pu rin à ragonter.
Je Monk me toucher.
Dong.

(je suis le paysan de moi-même) »
- Patlotch




28 novembre 2008

Important : des universitaires de renom appuient les Solidaires!

Déclaration signée par :
Pascale Dufour, Michel Freitag, Gilles Gagné, Georges Leroux, Jacques Lévesque, Sylvie Paquerot, Yvon Rivard, Lucie Robert; texte rédigé par Jacques Pelletier et Jean-Marc Piotte.


« Québec solidaire est le seul parti à prendre sérieusement en compte la crise actuelle de notre société, à en signaler la profondeur, au-delà de sa dimension proprement économique, et à proposer des solutions radicales et inédites pour en sortir. Et cela en questionnant les valeurs qui servent de fondements au désordre établi et aux priorités qu’elles impliquent : primauté du marché, de la concurrence, de l’individualisme, du chacun pour soi, au détriment de la vie sociale et de l’accomplissement personnel dans le cadre du bien commun et du progrès par et pour tous et toutes. (...) Il mérite donc pleinement l’appui de tous ceux et de toutes celles qui aspirent, comme nous, à une transformation radicale et en profondeur de cette société, allant bien au-delà des changements cosmétiques offerts par les formations politiques traditionnelles. »
texte intégral

Les pauvres, sont pas sorteux


« Les pauvres sont su’l’Bien-Être
Les pauvres r’gardent par la f’nêtre
Les pauvres, y ont pas d’eau chaude
Checkent les pompiers qui rôdent
Les pauvres savent pas quoi faire
Pour s’ sortir d’ la misère
Y voudraient ben qu’un jour
Qu’un jour, enfin, ce soit leur tour »
- Les pauvres, Plume Latraverse
http://fr.youtube.com/watch?v=154MwX_3Xk0

27 novembre 2008

L'insolence de l'attribut



Pour que les chiens restent sous la table!
« Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme, un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche ».
- Un jour,un jour, poème d'Aragon chanté par Jean Ferrat.


Photo : jd

Senza ou karimba pour Nina, ah!





















À mes heures très seules, il m'arrive de me transformer en criquet pour faire du pouce sur les routes sonores des griots.

Voici que cela intrique une jolie demoiselle...

Réponse : cet instrument qui se joue avec les deux pouces s'appelle la sanza ou la karimba ou encore « piano à pouce ». C'est un instrument typiquement africain. « Elle est constituée d'une sorte de clavier en métal (rayon de vélo) ou en bois, bambou accordé et une caisse de résonance en calebasse, carapace de tortue, noix de coco (c'est mon cas), boîte de conserve.... On joue sur les lames avec les deux pouces. C'est un instrument typique des griots et des conteurs africains. »
Source : Creafrica instruments

Photo : jd.

25 novembre 2008

Quand on file blue moon


Quand on file Blue ou Wigwam...

All the tired horses in the sun
How am I supposed to get any riding done ?
- Robert Bob













L'aile gauche

J'ai aimé découvrir ce poème de Michel Garneau qui date de 1974, qui date vraiment d'octobre 1970, d'octobre et d'espérance. Un extrait cité par Amir Khadir dans son discours de dimanche au rassemblement des Solidaires à la salle La Tulipe :

(...) chacun de nous a son amour à accomplir et chacun de nous l'accomplira
et quand nous sortirons d'ici et que nous reprendrons pied sur terre
parmi le vrai malheur, parmi la vraie douleur
et parmi la vraie force et la vraie détresse
et la vraie tendresse et la vraie puissance de nos frères
nous reprendrons souffle aux lèvres de nos amours
et nous continuerons d'inventer un pays
qui soit digne de la force de nos rêves et de notre réalité.
Nous partageons ici entre camarades un petit malheur
inventé pour nous punir de penser tout seuls ensemble
on voudrait bien que nous n'existions pas
nos petits maîtres nous ont mis dans les limbes de leur société
Hé bien ! il n'y a rien dans les limbes.
et il n'y a pas de paradis
et l'enfer c'est n'importe quel regard vide de chef
et n'importe quel enfant peut vous nettoyer ça
nous sommes ici dans le Québec de nos coeurs
(...)
GARNEAU, Michel, Aile Ggauche, Langage 5 : Politique, Éditions de l'Aurore, 1974, 40 pages.

23 novembre 2008

Québec solidaire : le show des solidaires




Le show des Solidaires, ce soir, à 19 h 00, à la salle La Tulippe, après une journée de ratissage dans les comtés de Gouin et de Mercier...
























Vue d'un balcon, rue Lanaudière, comté de Mercier, le comté d'Amir.

Liste (partielle) d’appuis des artistes à Québec solidaire :

Yvon Deschamps, Richard Desjardins, France Castel, Luck Mervil, Paul Amarani, Judi Richard, Johanne Fontaine, Karen Young, Christian Vanasse des Zapartistes et Yves Lambert, fondateur du groupe La Bottine souriante, Raymond Levesque, Dan Bigras, Armand Vaillancourt...

Autres appuis : Michel Chartrand, Andrée Ferretti, Laure Waridel...

Site officiel de QS
Programme


photos : jd / vidéo QS

22 novembre 2008

Martel en tête




Ce soir, je reste dans mes Cantons-de-l'Est : soirée country avec Renée Martel.

J'espère que Jeff y sera. Et Desjardins.

***
Jeff qui est sur le disque n'y était pas, mais Desjardins, lui, était sur son 36 dans sa chemise de cowboy en satin or, il est venu chanter en duo Cœur de cristal avec la très belle Renée. Ma chanson favorite. Ce moment à lui seul était pur bonheur.

Hélas, mais son public qui l'adore comprendra, Renée est sans doute la fille la plus malheureuse en ville ce soir. Elle fut malade toute la semaine, fut même hospitalisée et, sur scène, elle a éprouvé des malaises persistants. La cowgirl dorée a dû se résigner à écourter son tour de chant.

Elle a tout de même chanté une bonne heure. Son premier grand hit, Je m'en vais à Londres, me plaît toujours autant qu'à 14 ans! Quand elle a présenté Les amis de l'Ouest (Luc de Larochellière), j'ai soudain mieux saisi la portée de cette chanson qu'on trouve sur L'Héritage, son récent CD. Ça raconte les tournées des « troupes » des années 50-60, comme celle de son père avec qui elle a débuté à l'âge de cinq ans.

Cette histoire m'a fait me ressouvenir qu'une fois la troupe de Tit-Blanc Richard était venue au village. J'étais trop jeune pour avoir assisté à cette soirée. Mais dieu sait pourquoi, dans la boîte de portraits se trouvait une photographie de l'orchestre témoignant de leur passage. J'ai souvente fois scruté cette photographie qui m'amenait dans un autre univers. Deux personnages m'intriguaient au plus haut point. D'abord, une femme, cheveux bouclés noirs au regard sévère portant un veston, et par-dessus, un accordéon; puis, surtout, à l'extrémité droite de la scène, le contrebassiste, Bouboule, un p'tit-gros qui était dépassé d'une tête par son instrument. Son veston à lui était bien trop grand. J'adorais ce personnage.

La troupe de Marcel Martel s'appelait justement « Les Amis de l'Ouest ». Parallèlement au vaudeville organisé par Jean Grimaldi, ces gitans sillonnaient le Québec profond, allaient de village en village, « dormaient chez l'habitant » et se donnaient pour mission d'apporter de la joie « aux coeurs moroses ».

L'Héritage de Renée Martel se trouve là et nous rappelle que la musique est toujours avant tout populaire au sens fort du mot.

Elle a d'ailleurs repris dans un pot-pourri quelques chansons de son père. J'ai bien fréquenté jadis cette belle voix qui interprétait ses propres compo ou celles de sa Noëlla.

Renée nous a confié aussi qu'elle avait eu, comme tout le monde, des épreuves. Elle en traverse une actuellement : l'homme de sa vie est décédé il y a deux mois. «Mais l'important est de se relever! ». Tout à fait!

Je souhaite de tout mon cœur que Renée se repose et qu'elle se rappelle que nous pouvons tous être frappés, parfois, d'impossibilité.

Enfin, je vous dirai à part moi-même que cette fille de 61 ans au visage encore naturel, svelte comme un mannequin dans sa longue robe noire moulante, cette belle femme, elle est exceptionnellement séduisante!

***

Aux alentours de 20h00, avant que le spectacle ne commence, de mon siège rouge de la salle Maisonneuve, j'ai eu une pensée pour Casseau, le numéro 33.




21 novembre 2008

Orford : tout près du but










La bataille du parc d'Orford n'est pas morte au feuilleton des endormitoires du Parti libéral du Québec. Ca
bouge même en calvore!

Les absents n'ont pas toujours tort!

Cette Lettre au Devoir est publiée dans l'édition d'aujourd'hui.
(J'aurais pu me forcer pour écrire mieux!)

Du haut de leurs belles plumes subjectives, certains analystes de la scène politique ont argué que seuls les élus avaient le droit de participer au débat des chefs! C'est un argument soi-disant légaliste qui ne tient pas debout dès que nous prenons en compte le contexte électoral québécois, assez tordu et pas représentatif de l'expression populaire. Tous les démocrates de ce pays, depuis au moins René Lévesque, l'affirment avec force depuis des lunes!

Or, quand vient le temps de réformer le mode de scrutin, on se traîne les pieds depuis 30 ans pour des motifs purement électoralistes, chez les libéraux comme chez les péquistes. Mais voici que les élus sortants, à l'exception semble-t-il de Mario Dumont, qui s'est dit ouvert à cela, ferment la porte, en petit-bourgeois jaloux de «leur» tribune publique. Ils disent non au dialogue réel avec tous les acteurs politiques pertinents, en l'occurrence Québec solidaire et le Parti vert.

Ces deux formations ont recueilli au moins 3 % des votes en 2007, ce qui, selon la loi électorale, leur donne le droit au même temps d'antenne que les autres partis.

Les diffuseurs, quant à eux, semblent en retard d'une saison s'il est vrai qu'ils refusent à leur tour ce qui émerge au Québec sur le plan des idées politiques sous le fallacieux prétexte que ce n'est pas «d'intérêt public». L'intérêt du public et la vitalité de la démocratie exigent au contraire qu'on puisse voir et entendre tous les acteurs politiques, pas seulement les riches et les puissants.

Le refus d'inviter M. Rainville et Françoise David au débat de la semaine prochaine est pour le moins désolant et tristement anachronique en regard du Québec réel.

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Cf. blogue de Michel C. Auger
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20 novembre 2008

Surtout ne pas brailler

Café Noir, jeudi soir
à moi
juste après le show
inusité
de Nina au courage fou
Du braille sur la peau

Surtout, ne pas brailler
du temps présent
passé

ensemble

cette fille m'aimante

Récit autobiographique qui expose
ou plutôt crève les blessures de l'enfance
qui ont mué dans les mots
après un silence de légitime défense

indignation agitée par en dedans
à la suite d'un accident d'automobile
causé par un homme en boisson...

Entre autres cordes de jargon d'argot
Nina frappe juste lorsqu'elle évoque
ce que le manque d'éthique clinique
lui a fait dans son corps et dans son cœur

« Vous parliez de moi comme si je n’étais pas là – tout le temps - tout le temps tout le temps tout le temps tout le temps tout le temps tout le temps -. Pendant des mois, jusqu’à ce que je finisse par avoir huit ans. Il ne faut pas ignorer l’enfant que l’on soigne, parler d’elle comme si elle était ailleurs. Comme si je n’étais que le drap, que la sonde, que le long tube. C’est méchant, je trouve, pour… des grands. »

Un one woman show exigeant qui va sans doute faire franchir des pas de géants à l'artiste Nina louVe se préparant à défendre sa peau et son braille sur les scènes d'Europe, dont une place à Avignon en juillet 2009. Nina est bien entourée. J'ai moi-même été le témoin de coulisse d'une séance de travail entre Nina et l'écrivain belge Ben Arès, qu'on a vu par ailleurs en direct sur la scène du Patro Vys via le WEB.

Comme s'il fallait faire émerger la commotion du passé, pas simple du tout, pour mieux accéder à l'ici maintenant, « au même siècle, en même temps », et mordre dans la vie absolument .

Plusieurs musiciens et artistes «faisaient de la joie » sur la scène autour de Nina alors qu'on remarquait la présence dans l'assistance de gens du milieu comme madame Hélène Loiselle.

Revu Carolinade en personne encore nimbée des ailleurs où elle était passagère avec ses si beaux yeux de l'ïle Perrot, de Ste-Geneviève
elle m'a pris un exemplaire des Cannibales
la tricoteuse de bouchées de poésie

Mais câline ! j'étais un peu mal :
les deux copies qui étaient dans mon sac
se sont collées dos à dos
j'sais pas pourquoi
comme des poèmes siamois...

J'ai fini par esquinter un bout de peau de la jaquette
un petit rond, merde!
j'avais le goût d'y dessiner une fleur
j'suis pas bon, mais j'aurais dû
j'ai écrit tout petit à la place :
« Ah! C'est ça la vie! »

Quasiment du Desjardins

L'art des rencontres
dirait Jimmy;
à la table où j'ai atterri au Patro Vys
le tannant d'en face demande à la fille à côté de lui :
« Connais-tu ça, toi, le poète Jacques Desmarais? »
P'tit maudit! J'me lève la tête...
C'tu Gauthier, l'ancien député du Bloc?
Ben non! C'est l'voisin de Nina,
la doublure de Michel X. Côté!

L'art des rencontres
dirait Jimmy...

J'ai pas de misère à croire
que j'ai affaire à un sacripant

Et ça m'impressionne
plus que je ne le laisserai paraître

Car les auteurs - pas tous, pas tout le temps -
mais les auteurs véritables
ils m'impressionnent

surtout s'ils ont osé commettre

« Elle tient le vide
entre ses mains
ouvertes au ciel
elle s'avance et franchit
le pont fragile
de la folie
elle sait parler aux chiens
frileux qui la suivent
ils flairent de loin
sa douce forme humaine
sans bien savoir où elle les mène
elle rêve en chemin
dans la clarté vive

d'un premier matin
jamais elle ne court
elle marche lentement
vers un retour
qui n'aura pas lieu (...) »

- Michel X. Côté, Paroles Indiennes, 2007
sur le blogue de Lafrenière&poésie




19 novembre 2008

Québec solidaire : pétition pour le droit de parole

Courriel de Françoise David.

Cette année encore, de façon parfaitement antidémocratique, le consortium des télédiffuseurs ainsi que les partis représentés à l’Assemblée nationale veulent exclure la participation de Québec solidaire au débat des chefs.

La présence de Québec solidaire à ce débat permettrait pourtant aux Québécoises et aux Québécois de connaître nos idées et nos valeurs. Je pourrais débattre avec Jean Charest sur la place du privé en santé, dire à monsieur Dumont que l’aide aux familles ne se réduit pas à une simple allocation mensuelle et rappeler à madame Marois que nous nous souvenons du bilan péquiste en santé. Je pourrais ainsi exposer les propositions de Québec solidaire en santé, en éducation, en économie, en environnement, pour les familles, etc. Qu’en pensez-vous ? Ce débat serait plus constructif, non ?

J’ai donc besoin de vous!

Vous pouvez faire la différence en démontrant au consortium des médias que notre présence est pertinente au débat.

Je vous invite à aller signer la pétition en ligne dès maintenant sur le site web www.debatpourtous.net Vous pouvez également ajouter à votre signature une photo de vous bâillonné-e ainsi qu’une question que vous aimeriez entendre au débat. De plus, je vous invite à communiquer directement avec les télédiffuseurs pour exiger que je sois présente au débat des chefs.

Radio-Canada : Alain Saulnier, directeur général de l’information : alain.saulnier@radio-canada.ca
TVA : Serge Fortin, vice-président information : serge.fortin@tva.ca
Télé-Québec : Michèle Fortin, présidente-directrice générale : mfortin@telequebec.tv

Grâce à vous, j’aurai peut-être la chance de représenter Québec solidaire pour la toute première fois au débat des chefs. Je compte sur votre engagement et vous remercie pour votre aide.

Solidairement,

Françoise David
Porte-parole de Québec solidaire et candidate dans Gouin

Site web : quebecsolidaire.net
Devenez membre du groupe Facebook de Québec solidaire : facebook.com

18 novembre 2008

Robert Bob à Montréal

Très beau show! Dylan était un chanteur ce soir. Ses interventions à l'harmonica m'ont emballé. Ça donne le goût de blower dans un gros paquet de chansons de l'Oeuvre. Du rock'n' roll, madame! Du Memphis blues Again et puis du boggie...

Son band « steady » : remarquable! Soit, pour ne parler que de la section des cordes, le fidèle bassiste Tony Garnier (depuis 1989), le guitariste et chanteur à ses heures (One Last Wish) Stu Kimball (tourne avec Dylan depuis 2004) et le texan multi-intrumentiste Denny Freeman (2005) qui a beaucoup roulé dans le blues et peut verser dans le jazz dans ses propres compositions...

Mais comment ne pas mentionner le nom du batteur à casquette, chauffeur central du train en marche, fils de la Nouvelle-Orléans, George Receli (tient les baguettes avec Bob depuis 2001), puis celui de l'ange-gardien Donnie Herron (violon, steel guitar..., depuis 2005).

Au sortir du Centre Bell, dans la rue, un jeune chanteur à la frimousse juive heureuse, pas du tout errante, flanqué d'un contrebassiste efficace, mimait en cherchant le ciel la face de Dylan, chantait (fort bien) Mr Tambourine Man! Et tout le monde massé en rond chantait, dansait. WoW! Y a pas juste moé qui aime cette toune-là! Ça faisait une belle transition entre la grand messe et la rue pas mal fret-humide. En jetant quelques pièces, me suis penché vers l'étui à guitare ouvert pour lire le nom du duo sur les CD offerts, mais faisait trop sombre, c'était écrit en gris, je n'ai rien vu. Je les aurais engagé!

Le programme de la soirée selon la feuille de route officielle (mais je constate qu'il manque Lay, Lady, Lay fait en ouverture) :

Cat's In The Well
Lay Down Your Weary Tune
Lonesome Day Blues
Just Like A Woman
The Levee's Gonna Break
John Brown
Stuck Inside Of Mobile With The Memphis Blues Again
Spirit On The Water
Tweedle Dee & Tweedle Dum
This Wheel's On Fire
Highway 61 Revisited
Masters Of War
Summer Days
Ain't Talkin'
Thunder On The Mountain
Like A Rolling Stone
All Along The Watchtower


16 novembre 2008

Salut Jack Frost!




Je me prépare au show de Dylan ce mardi!!! 18 novembre, au Centre Bell!

Je voudrais me coucher de bonne heure, je passe la nuit blanche à faire du jogging entre les strophes (kiss que c'est beau! Poetry, my friend!) des 40 morceaux tout ouïe récemment infiltrés dans cette - quand même - excitante invention de Tony Fadell qu'on appelle lecteur portatif de musique numérique...

Françoys que j'apprécie beaucoup est un drogué consentant de dylanneries, un grave aux portes dans le sens de très savant de première main de l'Oeuvre avec, je crois, plus de trente concerts derrière la cravate à ce jour... alors qu'il s'agira de mon quatrième! Il m'a écrit un super courriel cette semaine, car, cela coule de source, la fébrilité autour du plus grand troubadour vivant se partage entre copains comme le bon pain, comme un feu qu'on se passe :

« (...) avec chaque parution d'un "Bootleg", on découvre de nouvelles facettes du travail de Dylan à travers des inédites, des chansons lives ou des versions vraiment méconnaissables mais tout aussi percutantes que les originales - sinon plus. Ça fait en sorte qu'on n'est jamais à court de surprises et, comme je le dis souvent à un de mes amis qui partage la passion de Dylan, qu'il n'y a selon moi pas de meilleure époque que maintenant pour un "fan". Les années 60, Newport, Woodstock, name it. On avait alors affaire à un artiste qui inventait le langage, les termes de références, et c'était vraiment quelque chose évidemment. Mais depuis 10 ans, on a affaire à un artiste au sommet de son art, plus pertinent que jamais, qui continu à produire à un rythme impressionnant sans faux pas ni redite et qui réussit à traîner avec une grande élégance toute son oeuvre. »

D'accord à 100%!

Hey Mr Tambourine Man, play a song for me...

Je ne pense qu'à ce show!


En relisant les paroles de Workingman's Blues # 2 (que j'adore), on est, d'une
part, frappé par l'actualité brûlante du propos, l'actualité révoltante de « crise» de patente à gosses : « Some people never worked a day in their life/ Don't know what work even means ». Puis, en concentré, on retrouve l'amoureux un peu toujours blues qui n'a pas besoin de souligner au crayon gras les réalités les plus dures de notre temps pour nous les faire saisir autrement, avec la voix du cœur, le verbe ciselé : « I'm tryin' to feed my soul with thought ».

Pour ne citer qu'un seul vers tiré, par ailleurs, du bon vieux Blowin' in the wind (qui fut écrit en 10 minutes selon l'auteur), on ne saurait être sourd à cette strophe de ce côté-ci des Amériques: Combien d'années un peuple doit-il exister avant d'être libre? « Yes, 'n' how many years can some people exist /Before they're allowed to be free? »



Élégance du poète, c'est le mot.

Workingman's Blues #2


There's an evenin' haze settlin' over town
Starlight by the edge of the creek
The buyin' power of the proletariat's gone down
Money's gettin' shallow and weak
Well, the place I love best is a sweet memory
It's a new path that we trod
They say low wages are a reality
If we want to compete abroad

(...)

Paroles de Love and Theft

Le catalogue au grand complet (presque).


14 novembre 2008

Anges gardiens en ma demeure






Je citerais abondamment ce soir, pour mieux entendre les coups d'artchet qui se bariolent dans le noir, en attendant...

Ah si j'avais une cithare magique ou une flûte traversière, un pic de guitare, une guimbarde, quelque chose pour me balader sur les fils, de l'ivoire sur le jazz, une bouche qui nous parle à tous, un trousseau de clés de musicien à cordes à sauter de joie pour souffler l'air joli là où tu respires, alors, sans forcer la note, j'ouvrirais encore plus les guillemets comme on ouvre ses yeux qui viennent au monde délivrés par la neige étincelante d'un pays qui s'écrit maintenant dans l'effarouchement merveilleux, non!, mon cher Disney, dans le flash séditieux des on-dit absolument amoureux des collines et des vals courts.

« Sommes-nous allés, sans le savoir, plus loin que le soleil? Se dire qu'il n'y aura plus de matin parce qu'il ne peut y avoir de livre : cruel constat. ...se redire qu'il y a peut-être une parole qui refuse de capituler. L'aider à survivre. »
Edmond Jabès, Le Livre du Dialogue, Les Éditions Gallimard, 1984, p.63.

« J'ai besoin de la chair des mots sur la langue, le goût du sang des vers hachés pour chaque strophe à la pointe du cran d'arrêt. Je suis un cannibale de sens, et pas n'importe lequel. Je cherche des métaphores charmées par un serpent à la turlutante flottaison dans le dos de la crise du verglas poétique qui sévit aujourd'hui. Rien de nouveau sous le soleil, dirait-on non sans se tromper. Or, qui a dit qu'il fallait à tout prix faire le nouveau? »
- Danniel Guimond, Solo affamé - Creux dans ma banlieue, Coup de blogue, 13/11/08
(Ce texte est une critique éblouissante de mes Poèmes Cannibales).

« Penché sur ton épaule, je lis notre livre. Ah ne te détourne pas de l'écrit. Tu es la plume et la main,
- La brûlure est lecture. Elle est notre unique bien.
- Aussi longtemps que tu arriveras à déchiffrer le livre, il durera.»
- Jabès, op.cit., p. 16.

Connaître serait dans le lexique de la langue des oiseaux. « Ce qui signifie que connaître exige l’action de voler. Ainsi le mot connaître suggère-t-il déjà l’état angélique dont l’oiseau est le symbole. D’un point de vue hiéroglyphique le mot oiseau signifie celui qui monte (...) »
- Jean-Michel Latour,Ontologie du combat spirituel : la garde angélique

« L'Oeuvre se promène souvent très tard dans le Soir; Elle boit le limpide des bars, s'endort sur la banquette du désespoir, ou dans la joie flambée d'un lupanar; Elle fume, crache et mord, rit très très fort, ou parle plus bas, mais ne regrette jamais rien de rien, ni ne force les regards qu'Elle ramène certains soirs à la maison pour quelques poignées de hasards. Plus tard, sans aucun remord, Elle brossera ses longues dents. »
- L, Fusion : Gauvreau/Lemoyne, L'Antre N.O.U.S., 13/11/08.

***

12 novembre 2008

Venir de Beauport en trois jours






The world is old
The world is great
Lessons of life
Can't be learned in a day
I watch and I wait
And I listen while I stand
To the music that comes from a far better land

Robert Bob
Cross The Green Mountain









C
e fut incontestablement une belle journée. Surtout en soirée. M'en revenant, perdu dans mes pensées. 19 h. C'est tard en titi pour le naturel incassable de Lucky qui attend tout seul comme un chien.

N. travaille, ne sera pas là avant 20 h 30. Quoi faire déjà pour souper? Perdu à nouveau. Je ne pique pas à travers le parc ce soir. J'ignore pourquoi. C'est la lune claire qui brille froide, c'est elle qui me mène par le bout du nez. Premier avant-propos de l'hiver. J'ai vérifié mon abonnement de ski ce midi!

Je monte sur le perron sans m'en apercevoir. Fait déjà noir noir. La lune ne compte plus. Boîte aux lettres. Je devine par la grande enveloppe blanche qui dépasse à travers la fente que l'assureur a enfin confirmé la police attendue. Mais par ailleurs, qu'est-ce donc que ce timbre sur un plastique transparent, pourtant bien à mon nom? C'est bien la première fois que je reçois une carte placée comme dans une fenêtre ouverte, je veux dire transparente.

Au verso, ceci ne m'échappera pas : Galerie Lacerte. Me revient alors, fraction de seconde, une petite puce à l'oreille que m'avait tendue Louise dans son précieux blogue L'Antre N.O.U.S.

Charmante Louise! Quelle délicate attention! Contentement total. Je suis aux oiseaux d'être en ce jour placé sur le même banc que mon « compatriote » Serge Lemoyne. À ma connaissance, il est rare qu'on lui consacre des expositions. Je suis très content d'avoir reçu des traces de celle tenue il y a peu à la Galerie Lacerte à Québec.

J'ai rencontré il y a trois ans dans un party en campagne un des survivants de Lemoyne, un gars d'Acton, un dénommé Giguère qui brasse comme il peut l'œuvre et la suite des choses. Je m'en veux de ne plus avoir son adresse courriel.

Merci pour cette vive-main qui me rend heureux, pour cet esprit d'indépendance tout de suite que je comprends par le cœur.

Incontestablement une belle journée.



Photos : jd.

10 novembre 2008

Seconde participation à slamontréal




















Nicolas assistait au slam-poésie pour la première fois. «C'est Myriam que j'ai le plus aimée. Son slam sur l'inceste était dérangeant, mais c'était différent des autres.»


Ben oui! J'ai parlé de slam plus souvent qu'à mon tour, j'ai organisé des événements, fait des micros libres, j'ai entraîné du monde à en faire, mais voilà, c'était seulement la deuxième fois que je participais à la compétition en trois ans.

J'ai fait le texte Magnolias Blues, version écourtée. J'ai le sentiment d'avoir donné mon best et j'ai reçu vraiment beaucoup de commentaires élogieux des spectateurs. Je suis très satisfait. Mais je n'ai pas eu assez de faveurs chez les juges (c'est toujours baswell!) pour passer en seconde ronde ayant, en plus, un handicap pour un dépassement de 31 secondes!

L'ami poète et professeur Mario Cholette m'a fait remarquer que ce texte, écrit au présent, portait des références historiques
« lointaines » comme la guerre du Viêt-Nam et le Watergate, ce qui, aux yeux du jeune public - qui forme le jury en très grande majorité -, peut donner des allures de « vieux texte » rédigé il y a des lustres. Remarque intéressante. Je ne changerais pas un seul mot de ce texte, mais en termes d'effets de performance dans le cadre d'un slam, il est vrai que le contexte de la communication appelle plutôt à jouer le temps présent au présent.

Ceci étant dit, si on le voulait, on pourrait creuser la question à la façon des philosophes, comme, par exemple, avec l'italien Paolo Virno (Souvenirs du présent,1999), car il est par ailleurs assez préoccupant de constater que la culture de notre temps est vidée, acharnement à droite, de sa mémoire historique et de ses réflexes de lecture au sens large. Ceci étant dit le Jour du Souvenir!

Que l'on réfère à la guerre du Viêt-Nam alors que la guerre de l'Irak bat son plein, cela n'est pas seulement de l'ordre d'une décoration dans le cadre d'un texte et surtout pas une maladresse inconsciente. Ce n'est pas innocent non plus!

Mais encore une fois, en termes de rencontre avec le public, je comprends la difficulté que peuvent comporter les écrits par rapport à l'oral où c'est la charge de la spontanéité qui l'emporte, non pas les secrets et les bâtons de dynamite dissimulés en plans de nègres dans les lettres, non pas uniquement la finesse et la rigueur de l'écriture, et surtout, non pas seulement la poésie.

Quelques textes de réflexion commencent à poindre sur ces questions de fond dont un article à paraître dans Spirale par un écrivain slameur de Québec, Leroy K. May. Voir l'entrée dans son blogue intitulée Le soir où la poésie est morte, ainsi que les commentaires qui suivent. Il y a aussi un très beau texte sur le blogue de Mario Cholette intitulé Réflexion sur la poésie et son frère cadet. Enfin, pour faire le tour du chapeau, je signale dans Train de nuit un échange qui date de l'automne 2007 avec le Français Poétic Gladiator : Le slam en France vu par Poétic Gladiator.


Balthasar et Nina (elle a slamé). Tous deux préparent avec, entre autres, l'arteur Sylvain Gougeon, une soirée spéciale le 20 novembre prochain, au O Patro Vys. Annonce détaillée à venir très bientôt.


Quand j'ai quitté le Patro Vys avant la fin de la seconde ronde, grippette oblige, Maude Favreau et Fancis Lujan se débrouillaient fort bien parmi les six finalistes dont Myriam, Renaud, Rebell Tranquill et (?) Étienne. Je m'excuse pour les noms : j'ai aimé entendre et rencontrer tous les slameurs à l'affiche, mais je n'ai pas pris de notes. Nous étions au moins dix ce soir dont Pierre Boudreau et l'acteur Romain!

Belle ambiance. Salle remplie! C'est l'écriture slam « jeune » qui l'a emporté.

Mon coup de cœur à moi : Maude Favreau. Sa performance de fille
« chaude » est théâtrale, que je lui dis. « C'est du théâtre dans ma tête », me répond-elle. Son second slam sur «Notre mère arrivée les dents pourries» avait quelque chose de très québécois-américain au sens littéraire et populaire, avec quelques pointes aiguisées à la vlb.

L'idée d'ajouter un micro libre avant la compétition, à l'exemple de Québec, est une excellente idée.

Non, rien de rien, non je ne regrette rien.

Photos : jd.

09 novembre 2008

Series of dreams et autres magnifiques dylanneries...



L'ami Françoys m'a refilé quelques extraits il y a trois jours et j'ai été immédiatement en manque du reste de cet album double - TELL TALE SIGNS - the bootleg series vol. 8, que je me suis procuré illico.

Faut dire que je l'avais commandé en prévente aux Zétats, chez ceux qui ont pour mission d'attiser dans l'âme les charbons ardents des fans. Mais on a validé ma transaction après que ma carte de crédit fut passée date. Ça c'est adonné de même et là, major complication in the american business.

Sa Bobness vient à Montréal le 18 novembre. Alors, c'est certain, comme dit Françoys, que ce sera un grand soir brillant pour se faire un fixe de la dylannerie la plus pure, celle qui se passe sur le stage.

Le CD est une merveille et quelques prises sont live. Un très grand cru de Dylan.

Ça tourne en boucle et le ménage attendra!

Cormier au Devoir résume bien notre sentiment: Bob Dylan, le mouvement même en création, est encore un artiste à découvrir!

05 novembre 2008

Slam de novembre



Selon le communiqué de Slamontréal


10 novembre2008

Ouverture des portes : 19h30

à l'O Patro Vys

(356 ave. Mont-Royal E. )


Profitez de ce dernier slam de poésie de l'année 2008 pour entendre des slameurs porteurs de paroles fortes en ce mois précurseur des joies de l'hiver. En effet, les slams de poésie de l'O Patro Vys font relâche pour les mois de décembre et janvier. Si certains d'entre vous ont le goût de slamer encore une fois en 2008, n'attendez pas : outre les Francis Lujan, Justine Desranleau, Rebell Trankill, Philippe-Olivier et Jacques Desmarais, il reste encore quelques places !


Ajout à la soirée : 10 minutes de micro libre, de 20h30 à 20h40.


Animation : Ivy

DJ : Paolo Tofu

infos: www.ivycontact.com


Notez que notre scène ouverte de type slam session/scène ouverte reprendra le dernier dimanche du mois au Quai des brumes avec relâche en décembre.


Pour l'année 2009, SLAMONTRÉAL promet des nouveautés que vous ne regretterez pas ! Plus de scènes, d'évènements et surtout, plus de poésie !



04 novembre 2008

Coup de blogue sur les Cannibales

En l'espace de trois semaines, le tirage confidentiel (j'insiste) des Poèmes Cannibales est quasi épuisé. On va donc préparer une nouvelle impression en corrigeant ici et là quelques virgules qui méritent une claque sur la gueule. Pour ceux que ça intéresserait, il s'en trouve encore quelques exemplaires à la Coop de l'UQAM. Pour ceux-là qui m'ont fait des commandes, ne craignez rien. Mises de côté honorées.

Parlant de nouvelle impression, l'ami Jean-Paul des Éditions de la Brochure donne à lire ce matin un très beau compte rendu « français » du lancement au In Vivo.

Enfin, parlant de claque sur la gueule, j'ai reçu ce matin un beau petit Coup de bloque qui me fait très plaisir, une lecture à deux voix de l'un de mes textes favoris du recueil qui fut écrit un matin où tout me semblait final bâton. Merci Guimond et la belle fille! Merci de recommencer pour moi.

02 novembre 2008

Décor : Café Noir sur le Plateau bleu





Je me sens pareil à un barrage électrique avec des palmes d'éolienne gaspésienne dans les poumons. Emmenez-en de la pitoune, pis des billots de douze pieds...

J'ai dormi douze heures en ligne, c'est quasiment plus que les dernières semaines d'octobre au grand complet! Je ne sais pas quoi faire de toute cette clarté retrouvée avec une heure reculée par-dessus le marché.

J'ai décidé de ne rien faire. Ne pas aller en campagne labourer. Ne pas réparer le store de la cuisine. Ne pas lire Le Devoir de la fin de semaine ni les pages de sable du Livre de l'hospitalité de Jabès.

Heureusement je n'ai rien tenté car le peu que j'ai osé entreprendre avec toute cette énergie des beaux jours vire en queue de poisson.

Tenez, par exemple, j'ai parfois des « come back » de réflexes de journaliste simili pingouin. Cela me vient de mon cours en journalisme radio à CIBL. Sans aucune prétention, cet après-midi j'aurais voulu être le premier sur la terre à parler de la campagne électorale québécoise en « couvrant » la triple investiture de Québec solidaire au Patro Vys. Chemin faisant, je me suis rendu compte que je n'avais pas pris ma caméra! Lapsus?

Tricoteux que je suis les rares fois que je conduis l'auto en ville, je me suis retrouvé dans les méandres de la circulation du Plateau Mont-Royal, impossible de poser pied sans avoir barouché une secousse avant de me trouver un trou sur St-Denis.

Lorsque j'ai enfin pu gravir les marches du Patro Vys, j'ai bien compris que tout était scellé. La campagne non officielle s'entamerait sans moi. J'ai vu tout de même les trois urnes ayant servi à voter pour les candidats des comtés de Rosemont, Outremont et Crémazie, puis la tête lumineuse et blanche de Saillant, l'un des candidats vedettes. Voilà pour les faits.

Ayant du parco à dépenser, je ne voulais pas rebrousser chemin illico. Alors, je suis entré au Quai des Brumes (d'un coup qu'elle y serait...) , mais c'était désert comme les pages de Jabès, et la waitrice au bar était plongée dans une interminable conversation téléphonique... J'ai fui.

Me voici donc live au Café Noir à l'ombre d'un blé d'Inde, au coude à coude avec le peuple des écrivassiers sur portables. C'est plein! En avant de moi, une latino avec de la gueule en diarrhée, ein fatiguante, je n'entends qu'elle dans la broue ha! ha! du café, converse avec mec via webcam, et moi derrière, je suis planté dans le décor. Je ne suis pas game pour faire des beubye! J'en ai quand même fait en enfilant la manche de mon jacket. Mine de rien.

Tu sais, le genre de place où il faut chaud et où Stevie Shock passe en sourdine...

Mon parco est passé dû depuis dix minutes... Fa que, tourlou.